Un 14 juillet bleu blanc sexe
Datte: 15/06/2025,
Catégories:
fh,
couple,
voiture,
amour,
historique,
Humour
Auteur: Patrick Paris, Source: Revebebe
Depuis les rangs réservés au public, Mathilde écoute avec admiration Armand haranguer ses collègues depuis la tribune de la Chambre des Députés : « Il faut un symbole fort pour notre République » clame-t-il en martelant ses mots, frappant le pupitre d’un point rageur « un symbole de Paix ». Il insiste sur le mot Paix.
Quand il termine son discours, Armand est ovationné par les députés de son parti et, bien entendu, hué par les autres. Il en a l’habitude.
Il faut être vigilant en cette année 1880, de nombreux députés sont encore royalistes ou bonapartistes. Le président Jules Grévy, nouvellement élu, travaille avec le ministre de l’Instruction Publique à instruire les petits français pour être de parfaits républicains. Mais il faut trouver des symboles forts pour réunir tous les Français.
Ah les discours d’Armand ! Ils allaient passer à la postérité, Mathilde en était sûre. Déjà, lors des débats de l’an dernier, des trémolos dans la voix, il avait défendu le drapeau tricolore, mais s’était opposé à ce chant guerrier comme hymne national pour la France. Le pays venait de terminer une guerre qui avait coûté la vie à beaucoup d’hommes, et certains pensaient déjà à la revanche. Armand avait tout fait pour le choix d’un hymne de paix, en vain.
Cette fois encore, le choix de la date de la fête nationale était un choix entre la guerre et la paix. Armand a choisi la paix, il le clame haut et fort.
La première fête nationale avait été célébrée le 30 juin, deux ans ...
... auparavant, en 1878, pendant la troisième exposition universelle organisée à Paris. La jeune République pouvant ainsi affirmer devant le monde entier ses principes universels.
Mathilde vient souvent au Palais-Bourbon, enfin chaque fois qu’Armand prend la parole devant les députés. Non pas qu’elle s’intéresse à la politique, la politique n’est pas une affaire de femmes, elle n’y comprend rien. Non, ce qu’elle aime c’est l’ambiance, les rencontres dans les couloirs, les petits potins. Elle s’habille avec soin pour faire honneur à son mari et, même si elle ne comprend pas tout ce qu’il dit, elle aime l’écouter pour la musique de ses paroles. Il a un don pour faire vibrer le cœur de ceux qui l’écoutent et celui de Mathilde vibre plus que celui des autres.
Ce que Mathilde n’avoue pas, c’est qu’elle aime surtout le retour en fiacre vers leur hôtel particulier. Il est comme ça, Armand, sous pression pendant les débats, après il lui faut ouvrir la soupape et sa soupape, c’est sa femme. Après chacun de ses discours enflammés, Armand n’a qu’une idée en tête, sauter Mathilde au retour.
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Mathilde se souvient. Ils étaient destinés l’un à l’autre par leur famille. Elle était venue l’écouter pour la première fois, impressionnée d’entrer dans ce lieu majestueux. Au retour, dans la calèche qui la ramenait chez ses parents, elle avait eu du mal à préserver sa virginité devant la fougue de son promis, une jeune fille bien doit attendre le mariage.
Pourtant, la fougue d’Armand ...