Deux petits bouts de toi !
Datte: 14/06/2025,
Catégories:
couple,
amour,
mélo,
rupture,
Auteur: Jane Does, Source: Revebebe
... Paul, tais-toi et pars. Va retrouver la petite salope qui t’a mis le grappin dessus… je ne veux plus te revoir… Dégage !
Mon cœur saigne dans le fiel de ces paroles que je lui lance, défi immense pour masquer ce qui me serre le cœur autant que les tripes. Et la porte se referme sur mes plus beaux moments. Mes rêves s’enfuient au bruit du moteur de la voiture de celui qui me quitte pour un ventre que j’imagine bien rond et si plein… Pourquoi est-ce que je m’acharne à croire que dans les yeux de ce mari qui roule vers une autre, il y avait une peine aussi infinie que celle qui m’étreint ? Comment tirer un trait sur des années d’amour en quelques minutes ?
Je ne revois pas, ne veux surtout plus rencontrer Paul ! Notre avocat commun me transmet un dossier que je signe sans même le lire. À quoi bon ? Mon existence s’est arrêtée ce matin du départ de celui qui m’a trahie et je ne veux pas me battre. Aucune chance face à ce dont Paul a toujours rêvé. Quelques gouttes de sperme transformées en un être de chair et de sang… subtil mélange de deux sexes qui font de moi une étrangère. Et ce qui reste en moi de vie, se déroule au jour le jour sans à coup, sans passion non plus. Solitude empreinte de souvenirs, entourée de ce qui fut le sel de mes plus belles années.
— xXx —
Une petite robe rouge, des cheveux clairsemés d’une couleur tirant sur le roux, la femme qui est là a un ventre aussi rond qu’un ballon. Les traits tirés, les lèvres minces, elle reste à un mètre de moi ...
... et ne dit rien. Et avec le soleil à contre-jour j’ai du mal de reconnaître ma visiteuse. Celle qui est la cause de mes malheurs. Personne ne parle. Je suis stupéfaite de voir Sarah d’aussi près. Pourquoi est-elle venue après tout ce temps ? Je remarque sa maigreur effrayante, que son bidon rebondi n’arrive à masquer que partiellement. Une bouffée de haine refait surface là et sans doute que ma bouille reflète sans équivoque tout le ressentiment du monde que j’éprouve à son encontre.
— Je… suis désolée de vous déranger…
— Me déranger ? Qu’est-ce que vous me voulez ? Vous ne m’avez pas encore fait assez de mal, à votre avis ?
— Je… pardon, mais puis-je m’asseoir une minute, s’il vous plaît ?
— Vous asseoir ?
— Je ne me sens pas très bien ! J’ai besoin de vous parler… c’est une obligation !
— Vous vous fichez de moi ? Qu’est-ce que nous aurions à nous dire ? Vous avez pris ce que j’avais de plus cher au monde.
— Je comprends que vous m’en vouliez, mais je pense que Paul est aussi malheureux dans toute cette histoire.
— Il n’a que ce qu’il mérite et je ne saisis pas le but de votre visite, là !
— Je peux entrer ?
— … ?
Devant son instance et une certaine fragilité apparente, je m’efface et cède le passage à ma pire rivale. Enfin, elle ne l’est plus vraiment puisque la vaincue de l’histoire c’est moi. Elle se tient le ventre et je ressens cette atroce envie de l’écharper. Je n’en fais rien bien sûr, mais dire que je n’y songe pas serait mentir.
— Je peux vous ...