Deux petits bouts de toi ! - Histoires de Sexe

Deux petits bouts de toi !

... demander un verre d’eau ?
— Hein… ah… de l’eau… oui.

Je tire un siège, et alors qu’elle s’assoit, ses mains tremblent sur la surface de bois verni de la table. Je pose une bouteille d’eau minérale devant elle ainsi qu’un verre. Pas question que je serve mon ennemie. Et mon ton n’est sûrement pas amical pour lui faire cracher le motif de sa venue chez moi.

— Qu’est-ce que vous avez de si spécial à me raconter qui vaut que vous preniez le risque de m’importuner ?
— Je… suis désolée si je vous ai fait du mal. J’aime Paul de toute mon âme. Vous savez comme moi, ce genre de chose ne se contrôle pas, ne se commande guère non plus.
— Et vous êtes là pour me mettre en plein visage que vous m’avez volé mon mari ?
— Je n’ai rien volé, mais au fond de vous je suis sûre que vous en êtes convaincue. Paul est parti de sa maison la mort dans l’âme. Il n’a sans doute jamais aimé que vous… Il n’est resté avec moi que pour Sélène. C’est un homme loyal et il y a longtemps que j’ai compris que vous lui manquiez… tout le temps !
— Quoi ? Qu’est-ce que c’est que ce fourbi ? Pourquoi venez-vous me tourmenter ? Et puis, qui c’est, Sélène ?
— Notre fille. Au début de notre relation, je suis tombée enceinte. Paul s’est retrouvé pris entre le marteau et l’enclume.
— Comment ça ? Je ne pige rien.
— D’un côté, il y avait vous qui représentiez toute sa vie d’homme et de l’autre ce morceau de lui qui croissait en moi… imaginez la difficulté de faire un choix !
— Pourquoi a-t-il couché avec ...

... vous dans ce cas ? Il lui était facile de dire non, il me semble !
— Ah, vous pensez vraiment ce que vous dites, Maryse ? Nous les femmes avons parfois des arguments convaincants, et j’étais amoureuse… je le suis toujours du reste et croyez bien que ma démarche me coûte autant qu’elle vous indispose. Mais je me devais de venir vous parler…
— Et votre ventre là, c’est aussi l’opération du Saint-Esprit ?
— Non, bien sûr. Je ne vous ai jamais dit que nous ne faisions plus l’amour. Mais pour lui, c’est seulement pour ne pas me montrer combien il est près de vous, Maryse.
— Près de moi ? Vous radotez, ma parole…
— Oh ! Je voudrais bien avoir tort, mais je suis dans le vrai, et je ne tiens pas à me voiler la face. Paul est resté amoureux de vous et à mon avis, il le sera toujours.
— Attendez ! Si je comprends bien, vous venez me dire que Paul m’aime encore et que je peux le reprendre… parce que ça vous arrange. Alors comme ça, vous venez pour me le refiler quatre ans plus tard, et je devrais le récupérer comme si toutes ces années pouvaient s’effacer d’un simple coup de baguette magique ?
— C’est plus compliqué que cela… me prenez-vous pour une écervelée qui ne sait pas ce qu’elle veut ? Voyons… merci pour le verre d’eau… tenez, lisez ceci.
— C’est quoi encore ce truc ?
— Lisez et je vous expliquerai… après, si vous ne saisissez pas toute seule.

Sarah sort de son sac un dossier qu’elle fait glisser dans ma direction sur le coin de la table. Je regarde ce truc bleu qui ...