Mourir d'aimer, ou presque (1)
Datte: 09/06/2025,
Catégories:
fplusag,
jeunes,
profélève,
init,
rencontre,
prof,
Auteur: Geg Folie, Source: Revebebe
... propose de vous aider en vous donnant des cours supplémentaires.
— Mais, Madame, je n’ai pas les moyens de me payer des cours particuliers.
— Gérard, qui vous parle d’argent ? C’est ma mission d’enseignante de comprendre ce qui ne va pas et de vous accompagner pour trouver des solutions. Vous ferez la même chose quand vous serez instit.
Elle me donne rendez-vous le jeudi après-midi à 14 h 30, griffonne son adresse sur un morceau de papier, et me le tend en disant :
— Ceci doit rester strictement entre nous, je vous fais confiance, mais ne me trahissez pas !
Il me faudrait sans doute un livre entier pour essayer de décrire le cyclone qui envahit ma tête. L’une des vagues me comble…je vais être seul avec elle, je vais… je vais…, mais la contre vague me calme…tu ne peux pas, tu n’oseras jamais, tu vas prendre une baffe et tu vas tout perdre. Heureusement, le cyclone se calme et me dicte ma conduite : je dois m’en tenir à ses propos et rester à ma place de bon élève qui vient pour progresser.
**********
23 Avril 1970, soleil et douceurs printaniers au rendez-vous, tout va bien ! J’arrive au pied de son immeuble avec une demi-heure d’avance. Il est situé sur les quais de Saône. Je repère les lieux, son nom sur l’interphone, et m’assois sur un banc, contemplant les flots de la Saône.
Quel imbécile ! Je n’ai même pas songé à apporter un minimum pour prendre des notes. Bon c’est fait, je verrai bien… Surtout, être pile à l’heure ! Incapable de réfléchir, ...
... j’appuie sur le bouton de l’interphone, me présente et l’entends me dire :
— Montez !
Je monte dans l’ascenseur, la tête toujours vide et les jambes en coton.
Arrivé à l’étage, je la vois qui m’attend à la porte de son appartement, souriante, et vêtue d’une robe à fleurs sur fond bleu. Elle me fait entrer. Mon regard inquisiteur me révèle qu’elle est nettement plus décolletée que celles qu’elle porte en cours et laisse entrevoir le liseré en dentelle d’un soutien-gorge de la même couleur. Je confirme,elle a de beaux arguments. Elle ne me laisse pas le temps de satisfaire davantage ma curiosité, me montrant de la main le canapé où je dois m’asseoir. Elle s’installe dans un fauteuil en face, et nous sommes séparés par une table basse sur laquelle sont entassées des piles de papiers.
— Alors voilà, Gérard, pour vous aider, je dois faire un diagnostic de vos lacunes ; j’ai préparé un questionnaire que je vais compléter à partir de vos réponses. Donc, restez concentré et répondez en réfléchissant, mais sans avoir l’obsession de la bonne réponse. Si vous dîtes des bêtises, ce n’est vraiment pas grave.
Elle est souriante, manifestement détendue, mais professionnelle, donc ferme. Et commence ce que je vis comme un véritable calvaire, redevenant un petit garçon ayant la volonté de décevoir le moins possible sa prof. Deux heures de questions/réponses, sans jugement, sans appréciation, et au contraire quelques commentaires flatteurs à chaque réponse juste, des encouragements ...