1. Bonne élève


    Datte: 23/05/2025, Catégories: fh, hplusag, caférestau, fsoumise, revede, init, rencontre, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... effet, je confirme. Si je comprends bien, j’ai de la chance de ne pas être votre « première ».
    — On peut dire cela comme ça. Et j’en suis heureux pour toi, pour nous.
    
    Ça change tout, la présence d’une femme dans une maison. Tout est plus gai, plus beau. Des yeux neufs, et quels yeux, se posent sur toute chose, ses mains fines arrangent les objets différemment et je me sens plus heureux. Bien sûr, nous faisons l’amour, souvent, tendrement et parfois jusqu’à la folie. Mais surtout, nous partageons, nos soucis, nos joies, nos peines, présents et anciens. On fait cela pendant deux mois et c’est le bonheur. Je lui dis alors que pour trois nuits par semaine, elle ferait mieux de s’installer complètement chez moi et qu’ainsi elle économiserait en six mois le prix de son opération d’otoplastie. Elle saute de joie, donne son congé à son propriétaire et s’installe. De temps en temps, elle rapporte de son boulot des invitations gratuites à des vernissages, des spectacles ou des manifestations dont l’Office de Tourisme est partenaire. L’occasion de sorties agréables, d’autant plus en tenant à son bras une beauté aussi remarquable.
    
    — Tu sortais beaucoup alors, quand tu étais seule ?
    — Jamais, juste une fois ou deux, mais sur ordre du grand chef pour que l’Office soit représenté. C’est là que j’ai compris pourquoi on appelait ce genre de manifestations « pince-fesses ». C’est fou ! Avant d’avoir mon trop cher studio, j’en avais un à la ZUP, moitié prix. Mais j’étais sans cesse ...
    ... accostée par de jeunes Maghrébins qui me disaient que j’étais leur sœur, que je devrais sortir avec eux au lieu de traîner chez les « roumis ». Je me suis dit qu’il valait mieux partir vite avant de finir dans une cave dans une tournante. Eh bien, chez les bourgeois bien-pensants, c’est le même comportement, juste un peu plus discret, et encore. Mais maintenant, je peux sortir tranquille avec mon Maître, alors j’en profite.
    — La nature humaine… Pas bien beau, tout ça…
    
    Les semaines et les mois s’écoulent, me laissant une curieuse impression. Peut-être suis-je resté sur un souvenir de couple en déliquescence avec des relations heurtées et trop souvent difficiles, mais je n’ai pas mémoire, même du couple solide de mes parents dans mon enfance, d’une telle harmonie, d’une telle paix, d’une telle facilité dans nos rapports. Accord parfait comme en musique ou soumission absolue d’Églantine envers son « Maître », comme elle dit ? C’est vrai qu’elle fait tout ce qu’elle peut pour me faire plaisir, mais pour moi également, me semble-t-il, ses souhaits sont toujours exaucés sans même avoir d’efforts à fournir. Je lui en parle, lui intimant de me dire si quoi que ce soit lui coûte.
    
    — Mais non, rien du tout. Vous me dites que vous m’aimez et je vous dis que je vous aime, tout va pour le mieux. Faut-il vraiment se chamailler pour être un couple « normal » ?
    — Évidemment non, cela n’a rien d’obligatoire. Mais je ne voudrais tellement pas que tu te sentes obligée à quoi que ce soit, que ...