1. Bonne élève


    Datte: 23/05/2025, Catégories: fh, hplusag, caférestau, fsoumise, revede, init, rencontre, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    C’est vraiment bon, ce que j’ai dans mon assiette. Cette daube ne sort pas d’une boîte, c’est certain. J’aime bien la brasserie de la gare. La cuisine est bonne et la patronne est superbe, belle à tomber et très sympathique, en plus. C’est une grande rousse claire, d’origine irlandaise que révèle son accent charmant, longue, fine, grand cou, épaules dégagées, portant une sorte de vêtement bavarois, corset serré mettant en valeur sa poitrine pigeonnante et sa taille fine, longue jupe et bas blancs, avec une petite coiffe pour couronner son joli minois. Superbe. De petits plis sous les yeux donnent l’impression qu’elle sort du lit, ce qui me porte à penser que tout le temps que cette femme sublime passe en dehors du lit est du temps perdu, n’en déplaise à son basque de mari. Il est copain avec mon collègue, un petit taureau catalan qui ne parle que de « rugueby » et ne sait même pas ce qu’il est en train de manger. Il parle, il parle avec sa volubilité et son accent du sud-ouest. Bon, il est sympa, je m’entends bien avec lui sinon je ne serais pas là. Mais parfois, il me gave, plus que la daube, et mon esprit et mes yeux s’évadent…
    
    Waouh ! Quels yeux ! Des yeux comme ça, ils vous accrochent le regard et vous ne pouvez plus vous en détacher. Ils sont… bleu profond avec des paillettes vertes… ou le contraire… en tout cas, extraordinaires. Pourtant, j’ai comme une impression de déjà-vu. Mais avec cette peau mate et légèrement halée, je mets cela sur le compte de la célèbre ...
    ... photo de « l’Afghane aux yeux verts », sans que la fille à la table proche n’ait le type afghan. Curieux d’ailleurs, elle ne me lâche pas non plus du regard et même un léger sourire se dessine sur ses lèvres. C’est au point que la nana en face d’elle se retourne un bref instant pour me regarder, ce qui rompt le charme. Je repique dans mon assiette et termine ma daube pendant que les deux filles se penchent l’une vers l’autre pour se parler à voix basse. La blonde à la grosse touffe frisée se retourne encore vers moi, je ne doute plus d’être le sujet de leur conversation discrète. C’est Gérard qui me tire de mes pensées :
    
    — Tu veux un dessert ?
    — Ah non, merci. C’était bon, mais copieux. Un café et ce sera parfait.
    
    Il se retourne, hèle la belle patronne, et les cafés arrivent presque aussitôt. Ils savent bien que leurs clients bossent et doivent respecter les horaires de bureau. À côté, la blonde se lève et se dirige vers le bar pour régler, mon collègue en fait autant. Je ne sais pas comment il peut boire aussi vite ce breuvage brûlant. Moi je dois d’abord faire fondre le sucre, il n’en prend pas, et attendre un peu que le café tiédisse en l’absorbant à petites gorgées. C’est là que ma brune voisine au regard étonnant se lève et se dirige vers moi.
    
    — Vous êtes bien Monsieur Rezzin ?
    — Oui, bonjour Madame…
    — Bonjour, mon « Maître ».
    — Oh, ça y est. CM2 à Couillac. C’est ça ?
    — Exact.
    — Pfiou ! … Ça remonte à… au moins dix ans. Ce n’est pas Joséphine, pas Géraldine… ...
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