1. Ninon de Lenclos, une courtisane intellectuelle


    Datte: 21/05/2025, Catégories: fh, ff, fbi, hplusag, fplusag, hagé, fagée, jeunes, extracon, prost, nympho, amour, nonéro, portrait, historique, historiqu, Auteur: OlgaT, Source: Revebebe

    ... vraie« formatrice » de Ninon dans la galanterie et la société. Décrite comme plus jolie et plus ardente que Ninon, Marion était dotée de moins d’esprit. Ninon va bientôt égaler puis dépasser son amie et mentor.
    
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    Pendant six décennies, Ninon a collectionné les liaisons et ses contemporains lui ont attribué jusqu’à 5 000 amants. Ninon de Lenclos a« étendu la carrière de la galanterie au-delà de toutes ses bornes », comme l’écrit un de ses biographes, Roger Duchêne.
    
    Parmi ses soupirants figurent de nombreuses célébrités. C’est ainsi que, selon Voltaire, le cardinal de Richelieu, Premier ministre de Louis XIII, fut son amant tandis qu’elle fut pour le prélat sa dernière maîtresse. Il y eut aussi le Grand Condé (1621-1686), cousin du Roi et chef de la Fronde, ou encore le célèbre auteur des« Maximes », François de La Rochefoucauld (1613-1680).
    
    Un autre de ses amants, l’astronome Christian Huygens (1629-1695) écrira au sujet de Ninon :« Elle a cinq instruments dont je suis amoureux : les deux premiers, ses mains ; les deux autres, ses yeux. Pour le dernier de tous et cinquième qui reste, Il faut être galant et leste ».
    
    Une autre caractéristique de Ninon de Lenclos, qui était peu courante à cette époque, est que c’était elle qui décidait. Ninon restait fidèle à celui qu’elle avait choisi, mais quittait plus souvent qu’on ne la quittait, demeurant« toujours l’amie de ses anciens amants » comme le dira Voltaire.
    
    Certains courtisans confiaient leurs fils à« Notre ...
    ... Dame des amours » pour faire leur éducation. Ninon avait ses codes pour classer ses amants, qui se répartissaient ainsi en« payeurs », en« martyrs », pour les soupirants sans espoir, et en« caprices », pour ses élus du moment.
    
    « Ninon de Lenclos eut deux fils, dont l’un, le chevalier Louis de la Boissière, fruit de ses amours avec Louis de Mornay (1619-1691), marquis de Villarceaux, deviendra un brillant officier de marine ». Ninon rencontre Villarçeaux en 1652 dans le salon du poète Scarron. Louis est beau, riche, sportif, homme d’esprit et, ce qui ne gâte rien, il est réputé bon amant. Ninon, qui a jusque-là collectionné les partenaires, tombe cette fois amoureuse. Villarçeaux sera en fait le grand et le seul véritable amour de Ninon.
    
    Leur romance va durer trois ans. En pleine Fronde, guerre civile qui déchire le royaume en 1653, les amants quittent Paris et vont vivre leurs amours entre le château de Villarçeaux et celui de Breuil, dans les Yvelines, propriété d’un ami de Louis, Monsieur de Valliquierville. Durant l’été 1653, Ninon reçoit son amie Françoise d’Aubigné, l’épouse de Scarron. Devenue bien plus tard Mme de Maintenon, l’austère épouse morganatique du Roi Soleil se souviendra de son séjour et de sa complicité avec Ninon. Elle écrira à celle qu’elle ne voit plus guère :« vous souvenez-vous de l’odeur des tilleuls en fleurs dans le Vexin ? ».
    
    Ninon finit par se lasser et reprend sa vie parisienne. Villarceaux se consolera dans les bras de la veuve Scarron, ...
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