1. Séparation attachante


    Datte: 16/05/2025, Catégories: vacances, voyage, telnet, cérébral, revede, nopéné, nonéro, tutu, lettre, lettres, Auteur: Nycthémère, Source: Revebebe

    ... indifférente et ne suis pas pressée de rentrer. J’aime cette forme de détresse suscitée par la distance, dans laquelle je me sens désirable et désirée. Peu importe que cela soit futile et/ou éphémère. Elle flatte mon ego.
    
    Et puis surtout, je crains de perdre cette intimité avec moi-même, dès lors que je reprendrais mes masques pour mieux me fondre dans la masse.
    
    ***
    
    Madame, si vous lisez ces lignes, c’est que vous êtes de retour. Je vous ai promis de vous avouer ce que j’avais déposé dans vos bagages. Il est temps de le découvrir, si tel est votre désir.
    
    Il y avait d’abord l’image d’un homme et d’une femme dans un parc, un jour tiède de printemps. Ces deux – dont je ne sais rien d’autre que la visible harmonie de ce qui les réunit – se sont trouvés, ou retrouvés, disons… sous un platane d’Orient. Ils se parlent, avec une émouvante intensité. La femme, habillée d’une robe légère, tient entre ses mains un livre que l’homme vient de lui offrir. Peut-être est-ce le symbole d’un mystérieux pacte. Ou le gage d’un improbable défi. Cap’ ? Pas cap’ ? Mais de quoi ?
    
    Ils se parlent, longuement, sans se quitter des yeux. Enfin, l’homme entraîne la femme, main dans la main, vers un banc libre non loin de là. Elle s’y assied de manière à pouvoir d’emblée glisser ses pieds entre les mains masculines. Amusé, à peine étonné de cette impertinence, il commence un très lent et, apparemment, très agréable massage. La jeune femme se laisse peu à peu envahir par le trouble que les ...
    ... caresses provoquent en elle. Elle finit par fermer les yeux.
    
    Voilà pour la pensée et la douceur. Quant au regard, je renonce à poser le mien plus longtemps sur ce couple. Tant de tendre complicité rend envieux, et je n’ai aucune propension au voyeurisme. Je les laisse à leurs jeux et me contente d’imaginer de quelle manière, au gré des attouchements, la jeune femme va s’abandonner et finir par écarter les jambes. Ils savent tous deux que cela sera. L’attente de l’instant et de la manière les amuse et les rapproche.
    
    Le regard que l’homme glissera alors jusqu’au haut des cuisses, ce regard attendu, désiré, fera monter en eux quelque chose d’irrésistible. Puissent-ils en profiter de la plus agréable manière, à en perdre le sommeil.
    
    Le peu qu’ils m’ont permis de contempler de leur rencontre suffit déjà à mes prochaines rêveries.
    
    Il n’empêche… je sais un parc, Madame, non loin de chez vous.
    
    ***
    
    Un soir, au retour d’une de mes journées de plage et de massages, gavée de fruits exotiques et les yeux remplis d’un paysage à la végétation luxuriante, la tête riche de nouvelles rencontres, au contact d’une population aussi généreuse que malheureuse, j’ai pris une douche.
    
    Aussi simplement, je suis allée fouiller dans ma valise, à la recherche d’un paréo. J’ai trouvé vos présents. Le paréo était prétexte. Ce fut moins pour rompre ma solitude que pour satisfaire ma curiosité. Vous commencez à me connaître, et je pense assez, pour avoir compris que je suis joueuse.
    
    J’ai ...