0310 Un coup de tonnerre déchire l’horizon.
Datte: 12/05/2025,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
Auteur: Fab75du31, Source: Hds
... que tu ne l’auras pas écouté ! »Soudain, je me dis que si ça se trouve, il vient de m’appeler pour m’annoncer quelque chose de grave. Peut-être qu’il a une galère, et qu’il a besoin de moi. J’espère qu’il ne lui est rien arrivé. Oui, j’ai besoin de savoir s’il va bien. C’est en prétextant ce genre d’arguments dans mon esprit, que je trouve le courage d’écouter enfin le message.
Je me glisse sous les couvertures, je ferme les yeux et je lance le répondeur.
« Salut Nico. »
Deux petits mots et déjà sa voix mâle me fait vibrer. Entendre mon prénom dans sa bouche me met dans tous mes états. Une petite pause suit ces premiers mots, comme une hésitation que je trouve terriblement touchante. When you call my name…
« Je sais qu’il est tard. Je voulais t’appeler plus tôt, mais je n’y arrivais pas… tu vois, j’ai dû boire un bon peu pour y arriver. J’espère que tu vas bien, Nico. Je…. »
Une nouvelle fois il prononce mon prénom, une nouvelle fois je sens mes trips se vriller. Sa voix sent le degré d’alcoolémie relativement avancé, et la sincérité et la clairvoyance que cet état peut donner à l’esprit. Une nouvelle fois, ses mots semblent suspendus à une grande hésitation.
« Ecoute, Nico, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je sais que je n’ai pas été cool la dernière fois. Par du tout, même. J’avais besoin d’être seul, et je t’ai encore jeté, alors que tu avais été vraiment génial après l’accident. Cet été j’étais vraiment très mal… je sais, ça n’excuse pas mon ...
... comportement. Parce que je me suis encore comporté comme un con avec toi… oui, comme un con, il n’y a pas d’autres mots. J’espère que tu vas pouvoir me pardonner et que tu voudras au moins me reparler. Bonne soirée, et j’espère à bientôt… au fait… bon anniversaire, Ourson. »
An, non, pas Ourson ! Il n’a pas le droit de m’appeler de cette façon alors qu’il ne m’a pas appelé ainsi depuis des mois ! Il ne peut pas évoquer l’Ourson, et prétendre qu’il se ranime au quart de tour après avoir été jeté dans un coin, comme s’il ne servait plus à rien, pendant des longs mois !
Et pourtant, qu’est-ce que ça me fait plaisir d’entendre cela ! Car ce petit nom « dans sa bouche » ça ouvre plein d’espoirs, tout un nouvel horizon. Est-ce qu’il voudrait que je sois à nouveau son Ourson ? Est-ce que je vais accepter de l’être à nouveau ? Et Ruben dans tout ça ?
J’ai les larmes aux yeux, j’ai très envie de l’appeler de suite.
Le rappeler, pour lui dire quoi ? Pour lui dire à quel point il m’a manqué et à quel point il me manque toujours ? Pour l’engueuler pour m’avoir autant fait souffrir à nouveau ? Pour lui dire qu’un Ourson n’est pas fait pour être câliné, aimé, puis jeté, délaissé, oublié, puis repris quand ça lui chante ?
Caché sous ma couette, je cherche un abri. Un abri de moi-même, un abri de mes peurs. Mon pouce glisse tout seul sur le bouton vert et le dernier contact s’affiche. « Jérém », appel manqué à 23h41.
Je regarde cette mention fixement, longuement, jusqu’à ce ...