1. 0310 Un coup de tonnerre déchire l’horizon.


    Datte: 12/05/2025, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    Est-ce que Ruben est amoureux de moi ? Ou bien, est-ce que nous sommes tous deux amoureux de ce que nous nous apportons l’un à l’autre, à savoir une présence qui nous empêche de nous noyer dans le chagrin de nos amours perdues ? Je ne sais pas répondre à ces questions, et au fond de moi je ne sais pas si j’en ai envie.
    
    Nous sommes deux meurtris de la vie et que nous avons besoin du réconfort et de la douceur que nous avons trouvés dans les bras de l’autre. Ruben a été ma bouée de sauvetage, et j’ai probablement été la sienne. Lorsqu’on se noie, on ne refuse pas une main tendue.
    
    Je me souviens très bien de l’instant où je me suis fait ces réflexions. C’était un soir, un samedi soir plus précisément, et c’était la veille de mon anniversaire. Et c’était aussi la veille du jour où « un coup de tonnerre » allait faire dangereusement vaciller mon fragile équilibre sentimental.
    
    Dimanche 15 septembre 2002.
    
    Un anniversaire, et en particulier celui de ses 20 ans, devrait être une journée heureuse. Elle ne l’est pas vraiment pour moi. Dès le matin, je suis d’une humeur morose. Car en ce jour, encore plus que les précédents, la nostalgie tenaille mon cœur et elle ne me lâche pas d’une semelle.
    
    En fait, ça fait des mois qu’elle m’assiège. Et, malgré la présence de Ruben dans ma vie, elle n’a cessé de me harceler un peu plus chaque jour. Dès que je me retrouve seul, je ressasse le bonheur passé. Le bonheur perdu.
    
    A une époque où le plus puissant des moteurs de recherche ...
    ... n’était pas là pour nous rappeler en images sur un écran ce que nous faisions un an plus tôt, c’était notre cœur qui nous le rappelait.
    
    Il y a un an, jour pour jour, j’étais à Campan, et je venais de retrouver Jérém après notre clash dans la maison de mes parents. Il y a un an, je découvrais un nouveau Jérém. Je le découvrais entouré d’un cadre nouvel et inattendu – la montagne, les chevaux, et une sorte de grande famille aimante composée d’une bande de joyeux lurons, les cavaliers de l’ABCR. Un garçon beaucoup plus simple et naturel que celui que j’avais connu à Toulouse. Je faisais la connaissance de la petite maison en pierre, et de l’amour qu’il portait à ses grands-parents. En connaissant son histoire, ses peurs, ses faiblesses, je tombais une deuxième fois amoureux de Jérém. J’avais été fou d’un petit con sexy en diable, je tombais véritablement amoureux d’un garçon touchant.
    
    Je repense aux balades sur le dos de Tequila, je me rappelle la bienveillance de Charlène, la bonne humeur de Martine, la sagesse et l’humour de Jean-Paul. Je repense aux fins de soirée rythmées par la guitare et par les blagues de Denis. Je repense aux belles discussions avec ces gens ouverts. Je me souviens du coming out de Jérém devant tout le monde.
    
    Et je me souviens surtout d’un Jérém tendre, attentionné, amoureux. Je me souviens d’à quel point ce Jérém m’a touché, ému, bouleversé. Je me rappelle qu’il y a un an, nous nous câlinions devant le feu dans la petite maison, nous faisions ...
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