1. 0310 Un coup de tonnerre déchire l’horizon.


    Datte: 12/05/2025, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... vers moi et me lance, la voix cassée par l’émotion : « Tu ne peux pas savoir comment je suis heureux que tu sois là… »Et sans me laisser le temps de répondre quoi que ce soit, il glisse ses bras autour de mon torse, il se penche vers moi, il m’attire vers lui, et m’embrasse comme un fou.
    
    J’ai envie de pleurer, et je pleure de bonheur. Nous nous embrassons longuement, nous nous caressons, nous nous câlinons et ça nous fait un bien fou.
    
    « Moi aussi je suis content d’être là ! » j’arrive à lui glisser lorsque nos lèvres se décollent enfin.
    
    Pendant la petite heure que dure le voyage vers Campan, Jérém me parle de sa nouvelle équipe, de ses nouveaux potes, et du nouveau départ qu’il est en train de prendre dans le rugby grâce à cette chance merveilleuse.
    
    « Je ne sais pas encore quand je vais être titulaire dans un match de championnat, mais je me sens prêt, et ça me tarde ! Aujourd’hui, quand j’ai fait ce petit remplacement, tu peux pas savoir comme j’étais heureux ! »En effet, il a l’air heureux comme un gosse à Noël, et c’est beau à voir.
    
    « Je peux fumer ?
    
    — Oui, bien sûr… »Jérém sort le paquet de clopes, il en attrape une, puis l’allume. Dans sa main, je reconnais le briquet que j’avais acheté dans la superette de Martine à Campan au moment de nous séparer, il y a un an, jour pour jour. Ça aussi, ça compte beaucoup pour moi.
    
    « Je n’y croyais plus, tu sais ? il enchaîne. Ça faisait des mois que je me disais qu’en vrai j’étais nul au rugby et que je ne serai ...
    ... jamais un joueur pro ! Ulysse a vraiment été formidable, encore une fois !
    
    — Je suis vraiment heureux pour toi, Jérém !
    
    — Merci Nico.
    
    — Au fait, tu crèches toujours chez Ulysse ?
    
    — Oui, mais plus pour longtemps.
    
    — Tu as trouvé un autre appart ?
    
    — L’équipe m’en a trouvé un dans le 17ème. J’emménage le week-end prochain.
    
    — C’est cool ! Tu as besoin d’aide ? » je lui demande, dans un élan irrépressible.
    
    Un élan qui ne tient ni compte du fait que je ne connais pas encore ses intentions pour « nous » à l’avenir, ni du grand mal que j’aurais à expliquer à Ruben un nouveau week-end « à Toulouse ». Mais depuis ces distances, distance physique de Ruben, distance temporelle du week-end prochain, et porté par le bonheur de l’instant, tous les options me paraissent possibles et envisageables.
    
    « Non, tu sais, je n’ai pas grand-chose à déménager… ça tient largement dans ma voiture ! »Eh oui, il y a ça aussi, c’est pas comme s’il avait des meubles à faire suivre.
    
    « C’est vrai, je suis bête.
    
    — Non, Nico, tu n’es pas bête. Et je suis touché par ta proposition » fait le bobrun, en posant sa main chaude sur ma cuisse. Ce petit contact me fait frissonner.
    
    Jérém incline un peu son siège et se cale contre le dossier, la nuque posée contre l’appui-tête. Puis, il lâche un grand soupir, et ferme les yeux.
    
    « Ça va ? je le questionne.
    
    — Très bien. Je suis juste fatigué. En vrai, je suis vraiment naze. Je ne me souviens pas d’avoir été aussi naze…— C’est l’âge, ...
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