1. L'amour tue-t-il ?


    Datte: 25/04/2025, Catégories: fh, hagé, médical, jalousie, cérébral, confession, Auteur: Elodie.S, Source: Revebebe

    ... tac au tac, il me répond, d’une voix glaciale, révélant l’inopportunité de ma question à ce moment précis :
    
    — T’inquiète pas poulette, avec la black, on va abréger ça !
    
    Sans laisser ses paroles s’acheminer jusqu’à mon cerveau, il me pourfend d’un seul coup de son dard qui s’enfonce sans difficulté en moi. Autant il avait été plutôt doux tout à l’heure, autant nos ébats sont puissants maintenant. Cependant, je ne me plains pas, l’ennui vient de l’uniformité. Nous nous livrons à une véritable cavalcade, il m’envoie vers l’avant à puissants coups de queue en me retenant heureusement par les hanches. Je crie à chaque assaut, sans égard aux oreilles indiscrètes. Cette fois encore, je sens que chacun se retient pour que l’autre vienne enfin. Et cette fois, je triomphe, et le cri qu’il émet en lâchant sa semence provoque ma jouissance.
    
    Lorsque je reviens à moi, je suis nue, souillée, couchée sur le tapis. Je m’en veux d’avoir pris, par deux fois, un intense plaisir avec un homme que je déteste. Honteuse, je rassemble mes vêtements éparpillés tout autour de la pièce et me rhabille, avec une certaine répugnance. Une douche m’aurait fait du bien ! Et, en me relevant, mon cerveau se remet en marche, et je réalise que, dans ma débauche, j’ai obtenu une information glaçante : les deux salauds veulent assassiner le vieux !
    
    C’est aujourd’hui le jour fixé par Jean-Philibert pour « le départ » de son père, comme il dit pudiquement. Il ne m’a plus touchée depuis la dernière fois, ...
    ... mais il m’a manifesté des marques de tendresses comme pour m’encourager et surtout il a respecté sa demi-part du contrat, la deuxième demi-part viendrait une fois que j’aurais rempli ma propre partie du contrat. Cela ne semble pas très compliqué, je dois juste faire boire de l’eau citronnée de la bouteille laissée au réfrigérateur dans laquelle Jean Philibert a versé le Rivotril. Il m’a assuré que cette eau ne serait létale que pour Jean Frédéric atteint de son insuffisance respiratoire. Tout est programmé pour qu’Audrey le découvre le lendemain, mort, d’une mort tout aussi naturelle qu’on puisse l’imaginer.
    
    J’ignore ce qui m’est passé par la tête le matin même, mais je me suis vêtue d’un pantalon serré aux motifs militaires et d’un tee-shirt moulant aux dessins identiques. Ce sont les regards des usagers dans les transports en commun qui m’ont alertée, qu’ainsi habillée, ma poitrine et mes fesses ressortent odieusement, comme si mon dimorphisme sexuel m’entraînait en pleine parade nuptiale pour conquérir le mâle, tout en adoptant le camouflage subtil de l’engoulevent.
    
    Est-ce mon inconscient qui m’a poussé à me militariser pour cet assassinat ? Je ne suis ni tranquille ni sereine, totalement consciente de ce que je dois faire. Sur le chemin de l’hôtel particulier, j’ai prévu de fumer un peu d’herbe, je sais que cela augmentera mon euphorie, diminuera ma lucidité et m’aidera dans cette entreprise meurtrière. Au cours de la semaine, je lui avais évoqué mes doutes :
    
    — ...
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