Les roses
Datte: 21/04/2025,
Catégories:
fh,
hdomine,
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conte,
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contes,
Auteur: Maryse, Source: Revebebe
... Elle frissonna, la bouche tout à coup sèche, le cœur battant à tout rompre. La créature l’appelait. Elle ne pouvait se soustraire, elle devait y aller. Se sacrifier pour que sa fille soit épargnée.
Comment se retrouva-t-elle face à la lourde porte en bois, elle n’en avait aucune idée. Tout ce dont elle se souvenait, c’était l’espèce d’aspiration qui l’avait entraînée à travers les volutes légèrement irisées d’une sorte de brouillard ouaté. Et maintenant, elle était là, en chemise de nuit, pieds nus, devant l’entrée de cette bâtisse. D’immenses rosiers aux épines impressionnantes illuminés par le clair de lune recouvraient le mur en pierres. Avant même qu’elle ait pu retrouver ses esprits, le battant s’ouvrit dans un grincement lugubre. Son cœur manqua un battement et elle éprouva soudain le besoin de s’enfuir sur-le-champ. Mais elle lutta contre cette envie. Elle devait rester pour sauver sa fille. Se montrer forte et ne montrer aucun signe de faiblesse. Elle s’avança prudemment, tous les sens aux aguets.
Le hall était plongé dans l’obscurité, mais elle ressentait la présence de la créature. Cette dernière était là, quelque part, tapie dans l’ombre en train de l’observer. Elle frissonna sans pouvoir s’en empêcher.
— En haut des escaliers…
Toujours cette voix qui grondait dans son esprit sans qu’elle puisse savoir d’où elle provenait. Jamais elle ne s’y habituerait, songea-t-elle, en proie à l’angoisse. La porte claqua dans son dos puis elle entendit le crissement ...
... sinistre du verrou qui se refermait, lui interdisant tout retour en arrière. Elle était bel et bien prisonnière. Prenant son courage à deux mains, elle gravit prudemment les marches une à une, la main sur la rampe, faisant attention où elle posait les pieds. Une fois arrivée sur le palier, elle jeta un regard circulaire en se demandant vers quelle porte se diriger. Un rai de lumière filtrait sous l’une d’elles. Elle s’y dirigea.
— Entre…
La chambre était éclairée et luxueusement meublée, rien à voir avec ce dont elle s’attendait. Elle s’arrêta net sur le seuil, stupéfaite. Elle ne pouvait détacher son regard du lit à baldaquin qui trônait au centre de la pièce. Les sculptures des quatre colonnes ouvragées représentaient des figurines de femmes nues, certaines d’entre elles ligotées par des rosiers qui leur entouraient le corps. La peur qui lui broyait le ventre s’accentua à la pensée de ce que la bête lui réservait. Elle finit par s’arracher de sa morbide contemplation et prit une profonde inspiration pour se redonner du courage. Instinctivement, elle s’approcha du feu qui crépitait dans la cheminée en tendant les mains devant elle comme si elle voulait les réchauffer.
Tout son corps se couvrit de chair de poule lorsqu’elle sentit une présence dans son dos. La créature était là, derrière elle. Elle ne l’avait pas entendu s’approcher. Elle devinait le regard bestial qui s’attardait sur sa nuque. Elle imaginait la bête salivant d’envie qui se pourléchait les babines, ...