Paysanne
Datte: 14/04/2025,
Catégories:
amour,
poésie,
nostalgie,
Auteur: calpurnia, Source: Revebebe
... corps à corps de sang, celui de tes règles abondantes, fleuves fertiles aux odeurs fascinantes, celui de tes veines, que tu donnes souvent, car ton groupe O négatif est précieux entre tous, et aussi celui que tu m’as donné une nuit de décembre, lorsque je t’ai déflorée avec les doigts, parce que tu voulais me voir lécher le suc ferreux de ton enfance perdue. J’ai eu la chance unique de pouvoir goûter à ce délice. Parfois, le lit d’amour ressemble à l’autel du sacrifice : il faut savoir se cambrer devant le couteau du désir, et mourir à ce que l’on était avant. Telle est la splendeur du destin de tes amants et amantes, toi, ma compagne bisexuelle. De quel peuple es-tu née, mon adorée ? Celte, franque, caucasienne, ou égarée d’une planète lointaine ? Mais oui ! Tu es un concentré de l’humanité tout entière, enfin réconciliée avec elle-même, et ta toison triangulaire est le drapeau de la paix définitive !
— Merci ! Tu sais quoi ? Pour continuer à t’inspirer, je crois que je vais rester toute nue tant que nous serons à la maison. D’ailleurs, ...
... j’ai chaud ! Mais… pourquoi tu pleures ?
— Parce que je ne me lasserai jamais de te contempler, et que j’ai peur de ne bientôt plus pouvoir le faire.
C’était en 1995, dans une ville du Morbihan qui s’appelle Hennebont, près de Lorient. Elle avait vingt ans, j’en avais vingt-quatre. La rentrée de septembre a eu raison de notre couple. Ces mots sont issus de ma mémoire : forcément déformés, calcifiés, stratifiés sous d’autres aventures. J’aurais dû les transcrire le soir même dans mon cahier. Pardonnez, cher lecteur, ce témoignage approximatif. Comme un tableau inachevé que l’on aurait abandonné, plusieurs années, sur une plage…
Par la suite, nous avons parfois évoqué ce moment dans notre correspondance épistolaire qui était, depuis le premier jour, très fournie. Puis les premiers e-mails de l’époque Internet. Mon premier message non professionnel a été pour elle. Mais l’histoire finissait déjà pour renaître différemment, avec d’autres femmes et, fichée dans le cœur, l’épine d’une Rose bretonne dont la pâleur divine reste à jamais épanouie.