La rencontre
Datte: 07/04/2025,
Catégories:
fh,
Collègues / Travail
caférestau,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
portrait,
rencontre,
Auteur: Pascal L'Arc, Source: Revebebe
... trinquâmes. Même si Manon m’adressait des sourires délicieux, elle resta néanmoins le plus souvent silencieuse, ne posant que très peu de questions. Je l’encourageai alors à s’exprimer, l’interrogeai sur sa journée, sa vie, ses centres d’intérêt et ses passions. Peu à peu sous l’effet de la fraîcheur du vin, encore à température de cave, et – je l’espère – de ma conversation, Manon sembla se détendre. Jusque-là crispée au fond du canapé, elle s’étendit davantage, relâchant la raideur de son dos et la ligne de ses épaules pour profiter davantage du confort qui l’entourait. Ses regards sur la pièce qui l’entourent étaient plus francs, moins gênés.
Même si je faisais tout pour la mettre à l’aise, son incroyable timidité m’amusait. Je savais que la jeune femme était heureuse d’être ici, elle l’avait accepté. Et je n’avait aucun doute qu’elle avait sûrement envie de moi. Au grand jeu de la séduction, le chasseur n’est pas toujours celui qu’on croit. Assis à côté de la belle dans le canapé, je profitais de notre proximité pour humer et me délecter de son odeur, un mélange de fragrances de son corps et de parfum d’été. En fixant ses lèvres, je fantasmai leur douceur, le goût de sa bouche et du sel de sa sueur.
Au bout d’une heure pendant laquelle j’avais beaucoup parlé, je la sondai, l’interrogeant afin de savoir si elle était à son aise, si je remplissais correctement mes devoirs d’hôte et si je lui laissais suffisamment d’espace pour s’exprimer. Semblant revenir à ses ...
... esprits et sortir d’un rêve, gênée, elle se tut de longues secondes, les lèvres fortement pincées, avant de déclarer soudain :
— Je vais y aller, je ne veux pas m’imposer.
Et Manon, reposant son verre, se leva puis rassembla ses affaires. À ma grande surprise, j’avais obtenu l’effet inverse de celui que j’espérais ! À contrecœur, mais n’osant insister, j’appelai mon chauffeur pour la reconduire chez elle. Tout en me levant à mon tour, je lui recommandai de profiter des bouteilles d’eau qu’elle aurait à sa disposition dans la voiture pendant le trajet. Je ne laissais rien transparaître de ma déception. Puis je raccompagnai la jeune femme à l’entrée de l’appartement et la remerciai d’être passée. J’appuyai sur le bouton d’appel de l’ascenseur et pour quelques instants encore, je continuais à la dévorer des yeux. Encore sous son charme, son odeur charnelle m’enivrait, je ne le compris qu’au moment où elle s’apprêta à me quitter.
Manon paraissait extrêmement perturbée, baissant la tête, ne disant plus un mot, regardait ses pieds. Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent devant nous sans un bruit. Je lui souhaitai, l’air grave :
— Au revoir Manon, à bientôt j’espère ?
La jeune femme ne s’engagea pas, resta figée. Il me sembla qu’elle avait presque les larmes aux yeux. Alors que je m’apprêtai à lui remettre ma carte de visite pour qu’elle puisse me joindre ultérieurement si elle le souhaitait, je changeai brusquement de plan et jouai mon va-tout :
— S’il te plaît, Manon, ...