Jean-Phi - Histoires de Sexe

Jean-Phi

... m’as fait mal. Dégage, je ne veux plus jamais te voir ! Ta femme a eu raison de te jeter : tu n’es qu’un con obsédé, tu ne respectes rien ni personne.
— Doucement, poulette : tu as hurlé comme la dernière des putains. Il y a 25 ans, je m’étais juré que je te baiserais au moins une fois. Maintenant c’est fait, et en plus j’ai pris mon pied, et toi aussi. J’ai gagné mon pari ; je n’ai plus besoin de ta bouche de salope ni du reste. Adieu, poulette. Au fait, salue ton cocu pour moi ; prends soin de lui. Maintenant tu pourras baiser sans exclusivité.

Ensuite il est parti en klaxonnant dans la rue pour bien se faire remarquer. Voilà, mon amour, tu sais tout. Tu m’aimes toujours ?

— Toi qui joues les saintes, en fait t’es une vraie chienne ! J’étais cocu avant même notre première fois. Je ne sais pas, je ne sais plus ; je dois réfléchir, c’est le brouillard… Sers-moi un verre de vin, salope, ça m’aidera.
— Pendant que tu digères et que tu picoles, je vais pisser. Avec tout ce que j’ai englouti ce soir, j’ai besoin de passer aux toilettes.

Elle se lève, se dirige vers les toilettes, pas très éloignées de notre table. J’entends une chaise qui bouge derrière ...

... moi ; l’homme se lève aussi et suit ma femme. Je regarde, perdu dans mes pensées confuses. Soudain, je le reconnais : c’est l’un des hommes du cinéma qui entre aux toilettes derrière celle que je pensais être mon seul amour, mon unique, il y a encore quelques heures. Ce type a tout entendu et s’est rincé l’œil sur les seins de Zaïa depuis plus d’une heure. Je suis psychologiquement vidé. Je ne sais pas quoi faire, je suis sans réaction.

Tout à coup, des hurlements sortent des toilettes ; c’est Zaïa :

— Espèce de salopard ! Dégage, fils de pute ! Pour qui tu te prends, puant, mal baisé ? Va voir ta putain !

Le serveur accourt, vire le satyre des toilettes et l’éjecte hors de la brasserie. Est-ce le récit de ma femme ou l’incident, mais je m’aperçois que la salle est devenue quasiment vide. Les deux couples à côté se lèvent. L’un des hommes me glisse :

— Vous avez une femme merveilleuse ; profitez-en et protégez-la.

Les deux femmes, par contre, me conseillent de virer cette putain.

Zaïa revient à table, visiblement très énervée, en gueulant :

— Tous les mêmes, ces hommes ! Sous prétexte qu’il m’a enculée au cinéma, il se croit tout permis !