Les derniers soupirs
Datte: 04/03/2025,
Catégories:
hh,
hplusag,
hotel,
amour,
Transexuels
confession,
policier,
Auteur: Samir Erwan, Source: Revebebe
... connaissait le pourquoi de l’ouverture de ce magasin de disques, leNinnata musica.
— Je comprends bien, ne t’en fais pas pour ça. Je pourrai t’aider et même te faire approcher certains leaders comme tu dis…
Un moment de silence. Éric a enfin fait sortir de sa bouche la question qu’il retenait depuis notre rencontre :
— Et t’as des nouvelles de… Raïssa ?
— Oui. Nous travaillons ensemble. Nous nous voyons à l’occasion.
— Comment va-t-elle ? Depuis l’action à l’hôtel, je ne l’ai plus jamais revue…
— C’est normal. Elle voyage beaucoup. Et elle va bien.
— A-t-elle changé ? je veux dire… elle est toujours la même ?
— Ne t’en fais… Tu la reverrais que tu l’aimerais encore…
— Ce n’est pas ce que je voulais dire ! C’était une grande amie et… elle me manque.
Nous avons recommandé des bières et Éric m’a raconté comment Raïssa et lui s’étaient rencontrés lors de manifestations étudiantes, comment leurs affinités s’étaient affinées, comment ils avaient monté le projet de colocation. Les yeux bruns d’Éric restaient fixés sur les miens, au point de me mettre mal à l’aise à l’occasion. Je lui souriai, j’aimais me rappeler Raïssa il y a des années et être admiratif de son évolution au sein du Service.
— Nous nous respections : elle respectait qui j’étais et moi aussi, j’étais toujours à ses côtés. Elle m’a toujours accepté comme je suis…, a-t-il conclu, les yeux dans sa bière.
Éméchés, nous sommes sortis du bar pour déambuler en ville, comme nous avions fait lors de ...
... notre première rencontre où je l’avais recruté dans le réseau « 1000fleurs ». Il a glissé un bras autour de mes épaules et m’a serré à lui avec affection alors que nous titubions et rigolions. Sa joue contre la mienne, j’ai senti ses poils de barbe, sa virilité, sa force et son amour de la vie. Il avait l’âge de Raïssa, une quinzaine d’années moins que moi, j’aimais sa force et sa jeunesse. Je l’ai invité à terminer la soirée chez moi :
— J’ai encore des bières si tu veux.
Éric a accepté avec joie et nous en avons bu plus d’une tandis qu’il regardait tous les disques que j’avais en stock dans mon appartement payé par le Service. Il a retrouvé un album de Muddy Water et consciencieusement, il a fait tourner« Mannish boy » sous l’aiguille du tourne-disque et le blues a éclaté dans mon appartement. Je souriais de le voir jouer de la guitare invisible en chantant : « Everythin’, everythin’, everythin’s gonna be alright this mornin »/Now when I was a young boy, at the age of five / My mother said I was, gonna be the greatest man alive / But now I’m a man, way past twenty one / Want you to believe me baby, / I had lot’s of fun / I’m a man ».
Éric hochait la tête sous le riff du blues. Je me suis levé et nos corps se sont rapprochés, nos bassins suivant le phrasé des guitares, nos cous se sont retrouvé imbriqués, nos joues collées l’un à l’autre et alors que Muddy Water chantait : « Je suis un homme/J’ai complètement grandi/je suis un homme/Je suis né pour être amant » nos ...