Le pacte - Histoires de Sexe

Le pacte

... de se délecter de sa chantilly. Pourtant… les histoires de Disney auraient été plus captivantes, non ?

Sophie fit une pause, rêveuse. Elle chassa ses idées du revers de la main.

— Ne t’en fais pas, tout ira bien. Nous sommes arrivés hier, nous nous sommes baignés, nous avons soupé, nous avons discuté et nous sommes allés nous coucher chacun bien sagement dans son lit après avoir regardé l’orage s’abattre dehors. Personnellement, je me suis masturbée très salement, mais silencieusement pendant la nuit, quand j’ai été réveillée par un rêve qui m’avait tout émoustillée, mais cela ne regarde que moi. C’est tout. Quant à toi, je ne sais pas si tu as joué avec ton Monsieur avant de t’endormir.
— Oui, c’est tout, répétai-je pensif. Les vêtements mouillés, c’est nécessaire d’en faire mention ?
— Nous pouvons dire que nous étions allés marcher quand nous nous sommes fait prendre par l’orage si tu veux. Mais tu auras le temps de sécher d’ici cet après-midi. Ce n’est pas nécessaire.
— D’accord. Ce n’est pas nécessaire. Mais pour en revenir au polyamour, ça ne colle pas. C’est comme la bigamie : il suppose le consentement de tous les partenaires impliqués.
— Tu viens de lire ça sur Wikipédia ?

Elle était d’une lucidité implacable.

— Oui, comment as-tu deviné ? dis-je interloqué.
— Je viens de le lire aussi !

Mon air ébahi fondit en un éclat de rire spontané. C’était aussi à cette recherche que la belle Sophie avait dévoué son attention sur ton téléphone ! Le café ...

... avait terminé de monter, embaumant l’air de la cuisine de son arôme de noisette. Je le versai dans les tasses.

— Tu veux du lait ? Ce sera du lait UHT. Je pense qu’il aurait eu le temps de surir sur mon dos hier si j’avais tenté d’en rapporter du frais.
— S’il te plaît.

Ce « s’il te plaît » résonnait en moi comme celui qu’elle avait prononcé plus tôt le matin. Demandé si gentiment, comment pouvais-je lui refuser quoi que ce soit ? Je mis une petite quantité de lait dans un chaudron sur la plaque encore chaude. Je le remuai pour qu’il ne colle pas au fond, puis le versai dans nos tasses encore fumantes. Je m’approchai d’elle pour lui tendre la sienne.

— Peu importe comment cela s’appelle, je sais que j’aurai envie de recommencer. C’était génial. Tu es géniale.

Elle prit dans ses deux mains la tasse que je lui offrais.

— Moi aussi, me répondit-elle d’un sérieux dont j’avais rarement été témoin chez elle. J’ai trouvé ça génial.

Et c’est ainsi que nous devînmes amants.

Nous passâmes le restant de la matinée à sublimer notre envie de ne pas garder nos mains pour nous-mêmes en planifiant comment nous allions pouvoir nous revoir sans attirer l’attention. Nous mîmes en place quelques règles strictes pour préserver l’anonymat de notre relation du reste du monde. Seule Noémie allait être au courant puisqu’elle approuvait la liberté de Sophie, et Sophie avait une totale confiance en sa discrétion. Nos balades à vélo allaient se limiter à de rares occasions pour éviter ...