Les petites stagiaires: Aglaé III,4
Datte: 02/02/2025,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Exorium, Source: Hds
... vraiment. Si on leur montrait ?
– Oh, non, va ! On les laisse rêver. Allons retrouver Élodie plutôt.
Aglaé a relevé la tête de son ordi, tourné son siège vers moi.
- Bon, alors allez-y ! Accouchez !
– Pardon ?
– Ben oui, ça fait dix minutes que vous avez la tronche de quelqu’un qu’a quelque chose à dire, mais qu’arrive pas à se décider. Vous vous raclez la gorge, vous commencez des phrases que vous finissez pas. Alors qu’est-ce qu’il y a ? Si c’est moi le problème…– Mais non ! Pas du tout, non.
– C’est quoi alors ?
– Tu sais, Élodie, l’une des stagiaires qui t’ont précédée…– Ben non, justement, je sais pas. Jamais vous m’en avez parlé de celle-là. Ni de celle-là ni des autres d’avant d’ailleurs. C’en est une qu’a créché chez vous ?
– L’an dernier, oui.
– Et qui voudrait y revenir. Du coup faut que je me trouve un point de chute ailleurs pour m’envoyer en l’air avec Ewin. C’est ça, hein ?
– Non, oh non ! Non ! Question logement, elle a ce qu’il faut. Et même… pas très loin d’ici. Elle habite juste en face en fait. Avec sa copine. La fenêtre de leur chambre donne sur ma salle de séjour en contrebas. Elles voient tout ce qui s’y passe si elles veulent.
– Ah ! Et alors ?
– Je leur ai parlé de toi. Enfin, de vous.
– Et elles veulent nous mater en train de baiser.
– Oui. Non. Enfin si ! Mais ce qui les intéresse surtout, c’est Ewin.
– Vous êtes allé leur raconter qu’il est bien pourvu, je suis sûre.
– Mais non !
– Mais si ! Et ...
... elles veulent se faire une opinion par elles-mêmes. Ah, vous pouvez dire des collègues de boulot qui bavassent sur les uns et sur les autres. Vous êtes pas mal non plus dans votre genre. Bon, mais s’il y a que ça pour leur faire plaisir, j’y vois pas vraiment d’inconvénient, moi, hein ! Au contraire : ce sera de bon cœur. Mais il y a des conditions. En échange vous draguez Elsa. Et vous mettez le paquet.
– T’y tiens à ça, hein !
– Oh, oui alors ! Et tenez, à toutes fins utiles, le midi, elle déjeune dans le petit restaurant qu’il y a sur la place, derrière la mairie. Vous voyez ?
Elle était attablée toute seule devant une assiettée de concombres, Elsa, le nez plongé dans un magazine.
- Je peux ?
– Bien sûr !
J’ai tiré la chaise, me suis installé face à elle.
– Alors c’est ici que tu te caches.
– Oh, que je me cache ! Pas vraiment.
– Un peu quand même !
Elle a haussé les épaules.
– Disons que si c’est pour continuer à écouter parler boulot pendant les heures de pause, non, merci.
– C’est vrai que c’est dommage : si on faisait l’effort de s’intéresser à ce que les collègues vivent en dehors du cadre du travail, je suis sûr que, dans un certain nombre de cas, on serait très agréablement surpris.
– Peut-être.
– C’est quand même fou, avoue, de se côtoyer comme ça sept heures par jour pendant des années et de ne strictement rien savoir les uns des autres. Tiens, toi, par exemple, je n’ai pas la moindre idée de l’endroit où tu habites. De ce que ...