1. Partir, c’est mourir un peu


    Datte: 20/01/2025, Catégories: extracon, Collègues / Travail amour, confession, rupture, extraconj, Auteur: Patrick Paris, Source: Revebebe

    ... beaucoup de couples. Pourquoi vouloir disparaître ?
    — Pour ne pas avoir à en discuter avec toi, pour ne pas nous disputer… J’ai donné ma démission, et j’ai décidé de partir loin de toi.
    — Sans penser que j’en souffrirais, que je te chercherais.
    — Me chercher ? Oui, j’y ai pensé, mais que tu en souffres, non ! J’ai plutôt pensé que tu te sentirais libérée… Tu n’étais pas seule, tu en aimais un autre.
    — Non, j’étais perdu… J’ai cru à un accident, à un enlèvement. Que sais-je encore ? Comment imaginer que tu puisses m’abandonner du jour au lendemain ? J’ai remué ciel et terre pour te retrouver, la police, les hôpitaux, des associations. Mon cousin a créé un blog pour te rechercher.
    — J’ai vu. Je suis tombé dessus un peu par hasard. Ça m’a surpris, tu semblais tellement désemparée par mon départ. J’ai pris conscience que si j’avais le droit de refaire ma vie, je n’aurais peut-être pas dû partir comme un voleur. Alors, voilà, je suis venu te rassurer, te dire que je suis toujours vivant.
    — Tu es venu me voir juste pour ça, dit-elle un sanglot dans la voix.
    — Pour ça… Et puis…
    — Et puis quoi ?
    — Nous sommes toujours pacsés. Si tu veux, il suffit d’aller à la mairie, c’est rapide.
    — Ah voilà ! … Tu veux refaire ta vie.
    — Non, je vis seul… Je veux te rendre ta liberté, tu as sûrement des projets avec lui, je ne voudrais pas être un frein à ton bonheur.
    — Avec lui ? Qui lui ?
    — Avec Fabrice. Vous vivez ensemble ?
    — Non, il n’en a jamais été question. Après que tu ...
    ... sois parti, nous nous sommes séparés. Depuis il a quitté l’entreprise, je ne l’ai plus jamais revu. Je ne sais même plus si je l’ai vraiment aimé, mon amour c’est toi.
    — Tu t’en es aperçu un peu tard.
    — …
    — C’est la vie… Je vais aller voir mes parents, et je repars… Actuellement, je loge chez un ami.
    — Tu peux venir à la maison, c’est aussi chez toi, dit-elle pleine d’espoir.
    — Merci, je ne crois pas que ce soit une bonne idée.
    — Ah ! dit-elle un peu d’amertume dans la voix.
    
    Pour masquer sa déception, elle lui tendit un paquet de lettres :
    
    — Tiens, le courrier que tu as reçu. Certaines sont très anciennes.
    — Tu les as toutes gardées ?
    — Toutes… Tu m’avais bien proposé de dîner ensemble ? rajoute-t-elle faiblement.
    — D’accord, quand tu veux.
    — Si tu le souhaites, nous pourrons passer à la mairie avant, les démarches seront rapides.
    — Ce n’est pas urgent. Nous avons tout le temps, non ?
    
    Michel ne remarqua pas le petit sourire de Marie.
    
    ---oOo---
    
    Ils se revirent un soir dans le restaurant où ils avaient leurs habitudes. Marie était anxieuse, pourtant Michel était charmant. Il n’a pas proposé d’aller à la Mairie.
    
    Ils ne se firent aucun reproche. Il n’évoqua pas son infidélité, elle ne lui reprocha pas de l’avoir abandonnée. Petit à petit, Marie reprenait espoir, mais très vite elle comprit qu’il était encore blessé, qu’il n’avait rien oublié.
    
    À la fin du repas, Michel lui annonça qu’il allait quitter Paris. Elle n’arriva pas à savoir où il avait ...