Partir, c’est mourir un peu
Datte: 20/01/2025,
Catégories:
extracon,
Collègues / Travail
amour,
confession,
rupture,
extraconj,
Auteur: Patrick Paris, Source: Revebebe
... abandonnée ?
— … C’est toi qui m’as abandonné. Tu m’avais remplacé.
— Mais non. J’ai été idiote, aveugle, c’est tout.
— Pendant plus d’un an ?
Marie réalisa que son mari est au courant depuis longtemps. Comment a-t-il pu savoir ?
— Tu savais ? … Comment ?
— Je t’ai toujours fait une confiance aveugle, sans imaginer que tu puisses me tromper. Jusqu’au jour, où je suis venu à midi à ton bureau, pour déjeuner avec toi. Je t’ai vu sortir avec un homme, intrigué, je vous ai suivis jusque chez lui. Je n’arrivais pas à y croire. J’ai attendu plus d’une heure dans la voiture. J’imaginais vos baisers, ses caresses, tes mains sur son corps, ton rire qui accompagne la montée du désir, ton bonheur, les mots doux prononcés après l’amour, et votre intimité sous la douche. Tu es ressortie, épanouie, heureuse… ça m’a broyé le cœur… Le soir, tu m’as repoussé, gentiment, mais tu m’as repoussé. Comme à chaque fois, tu as trouvé une excuse, mais je savais pourquoi.
— Je suis désolée… Je n’ai jamais voulu te faire de mal.
— Ce n’était pas un simple dérapage. J’ai vite repéré les jours avec. Deux fois par semaine, parfois trois. Je t’ai suivi plusieurs fois, je restais dans la voiture en bas de chez lui, je vous imaginais. À la longue vous deviez avoir vos habitudes, tu étais un peu chez toi… Tu ressortais à son bras rayonnante de bonheur, cela me faisait mal un peu plus à chaque fois.
— …
— Sans compter les jours où j’allais à l’usine, tu passais tes nuits chez lui. Je partais la ...
... boule au ventre, alors j’ai décidé de changer d’entreprise pour ne pas lui laisser le champ libre.
— Pourquoi ne m’avoir jamais rien dit ?
— Cela aurait servi à quoi ? Je ne voulais pas te laisser le choix, de peur que tu ne préfères me quitter pour vivre avec lui.
— Mais non, jamais.
— En es-tu certaine ?
— Je ne sais plus, c’est loin maintenant… Je n’ai jamais cessé de t’aimer.
— Petit à petit, j’ai bien vu que tu t’éloignais de moi. Dans mes bras, j’étais certain que tu pensais encore à lui. Alors j’expédiais au plus vite.
— Je croyais que tu étais fatigué. Les derniers temps, tu ne me touchais presque plus.
— Je ne pouvais plus. Je t’en voulais d’avoir détruit notre couple, et surtout l’image que j’avais de toi. Tu me diras que je n’ai pas été très combatif, mais ton bonheur avec lui était si évident, je me suis senti de trop… Une seule solution, nous devions nous séparer.
— Oh !
— Ma décision prise, je me suis senti mieux… Je me suis longtemps demandé ce que tu avais pu me reprocher pour prendre un amant.
— Rien, mon chéri, rien, tu as toujours été parfait. Une rencontre, le hasard, j’ai cru être amoureuse. Ce n’était qu’une parenthèse dans ma vie, sans aucun rapport avec toi.
— Une grande parenthèse.
— Je m’en suis rendu compte trop tard. Quand tu es parti, j’avais décidé de quitter Fabrice, tout serait redevenu comme avant. J’ai manqué de temps.
Marie et Michel n’osaient pas se regarder, chacun dans ses pensées :
— Nous aurions pu nous séparer comme ...