Femmes à lunettes...
Datte: 13/11/2024,
Catégories:
f,
fplusag,
jeunes,
bain,
forêt,
jardin,
humilié(e),
cérébral,
Voyeur / Exhib / Nudisme
ffontaine,
lieuloisi,
Auteur: Juliette G, Source: Revebebe
Tout d’abord, je n’avais jeté qu’un rapide coup d’œil à l’arrivée de mon voisin. Il m’avait adressé un petit bonjour, assorti d’un sourire, en s’installant face à moi. Et moi, je m’étais contentée d’imiter cette démonstration polie en le regardant s’asseoir et prendre ses aises, songeant que c’en était fini de ma quiétude. Puis, j’avais porté mon regard vers le fond de mon domaine. Je dis « mon domaine », parce que je considère l’endroit comme mien depuis que je l’ai découvert. Il est délaissé de visiteurs et de promeneurs la plupart du temps, abandonné des Brestois avides de bords de mer, et personne n’y vient pratiquement jamais.
Je suis assise dans une allée parsemée de six bancs de bois ternis par le temps. Une allée de terre plus ou moins gravillonnée, se transformant plus loin en un petit sentier menant à un minuscule bois de saules accolé à un petit plan d’eau. Ce bout de nature est redevenu ce que j’aime le plus dans les environs. Un petit coin de calme ayant retrouvé un peu de son naturel. Un lieu de luxe pour celles et ceux qui cherchent un peu de nature, non loin de nos citées sans nature.
Quel âge peut-il avoir mon importun ? Pas loin de la moitié du mien certainement. Une petite vingtaine d’années. Un jeunot que je ne suis pas capable de situer parmi ses pairs. Pas de smartphone scotché aux doigts, pas d’oreilles prises par des écouteurs. Il est seul, ce qui, je crois, devient relativement rare chez nos jeunots français. Il ne me paraît pas coller à ...
... l’image des jeunes que je croise dans ma vie professionnelle ou personnelle. La plupart des jeunes hommes que je fréquente ne sont pas très à l’aise en ma présence. Dans ma vie professionnelle, pour la bonne raison qu’ils ont souvent besoin de moi et de conseils pour les aider, ou encore pour les guider. Ils sont là, face à moi, par obligation, et évidemment ils n’aiment pas vraiment ça. Dépendre de moi ou suivre l’avis de quelqu’un d’autre, c’est pour eux déchoir. Et puis, ma profession rebute encore trop de monde et en fait fuir d’autres. Enfin, c’est ce que ces jeunes gens me donnent comme impression. Quant au privé, s’il arrive que je me mêle à cette faune de jeunesse, la plupart de ceux que j’approche finissent par m’éviter. Parce qu’ils ne cherchent pas à se mêler aux gens plus âgés certainement. Et également pour d’autres raisons que je ne comprends pas. Les seuls jeunes qui m’apprécient sont les jeunes judokas qui fréquentent les dojos bretons… Ceux-là, oui, ils m’aiment bien.
Lui, mon voisin de banc, s’est tout de suite montré très à l’aise. À peine assis sur son banc et son sac de toile posé à ses côtés, il n’a plus cessé de m’observer… Pas un instant, il ne m’a quittée des yeux. Alors même que je regardais le minuscule étang, lui, m’observait en silence. Jusqu’à ce que, légèrement agacée, je pose mes yeux sur lui. Ce qui n’a pas paru le déstabiliser le moins du monde ni lui faire détourner le regard. S’il est très jeune, il n’est pas timide.
Nos bancs sont séparés ...