La sculptrice aveugle
Datte: 12/11/2024,
Catégories:
amour,
cérébral,
Voyeur / Exhib / Nudisme
rencontre,
Auteur: Melle Mélina, Source: Revebebe
... que c’était le contraire. C’est Elle qui me dévisageait, elle qui me scrutait, elle qui me pourfendait de son regard vitreux. Ses yeux blancs teintés d’une infime couche bleutée me perçaient à jour, révélant mon moi-intérieur sans que je ne puisse me cacher.
Elle avait, à n’en pas douter, le don de lire le cœur des hommes et je devenais sous ce regard mort un livre ouvert.
C’était une situation plutôt ironique, je n’osais me dévoiler devant une personne non voyante et, de manière presque paradoxale, elle m’avait mis à nu comme jamais je ne m’étais senti découvert.
Doucement, timidement, je descendais le tissu de ma taille. Mon boxer n’était pas arrivé à mes genoux que déjà cette main râpeuse attrapait mon sexe semi-rigide.
Quelle sensation étrange ! J’étais partagé entre cet acte sexuel et le sentiment de n’être qu’un bout de viande.
Sa main était froide de polir la pierre, et ses doigts, rugueux d’utiliser ciseaux, marteaux et pointes, donnaient à cet attouchement le caractère le plus singulier que j’eus jamais connu en matière de sexe.
Sans un mot, Soliflore sondait, mesurait. Elle en faisait le tour comme une scientifique le ferait d’un élément à analyser. N’étais-je que ça pour elle ? De la bidoche ? Un objet ? Un sujet d’étude ?
— Rassure-toi, tu n’es pas qu’un simple corps, Romuald ! Je sais que cela peut te paraître étrange, que tu as le sentiment d’être une sorte d’objet, mais tu es plus que cela !
Je n’avais pourtant rien dit, je restais ...
... coi, elle avait lu dans mes pensées ! Avant même que je ne dise le moindre mot, elle se contenta de me sourire avant de reprendre :
— Je me suis déjà retrouvé dans ta position, j’ai servi de mannequin pour un vieil artiste de la rue Pinson.
Soliflore faisait les questions et les réponses sûrement parce que j’étais bien incapable de prendre les perches qu’elle distillait pour commencer un véritable échange.
Elle en finit cependant avec mon sexe et descendit sur mes jambes. Je suis loin d’être un expert en ce qui concerne les femmes, mais je ne suis pas non plus innocent. Je sais lire entre les lignes. Je sais reconnaître les petits gestes, les sourires, tous les petits stimuli qui sont de l’ordre de la séduction.
Mais Soliflore me laissait pantois. Elle était d’une froideur presque mécanique qui suggérait qu’elle se désintéressait totalement de ma personne, mais dès lors, pourquoi, avant de descendre le long de mes cuisses, avait-elle amorcé un mouvement de va-et-vient sur mon pénis ?
J’étais complètement désorienté.
Il fallait que je vainque ma timidité et tente une sortie intelligente.
— Alors, le mannequin est-il à ton goût ?
Mais bon sang de bonsoir ! Mais quelle truffe ! Mais quel con ! Tu parles d’une sortie « intelligente », j’avais à peine prononcé ces mots que je le regrettai amèrement ! Intelligent, plutôt gougnafier, oui !
Soliflore se redressa pour me faire face. Elle plaça tendrement sa main sur ma joue comme le ferait une maman voulant ...