1. La sculptrice aveugle


    Datte: 12/11/2024, Catégories: amour, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme rencontre, Auteur: Melle Mélina, Source: Revebebe

    ... instantanément.
    
    S’il y avait bien un sens que Soliflore développa pour compenser sa vision défaillante, c’était bel et bien ce sixième sens qui échappe à tant d’hommes, cette perception féminine qui fait qu’une femme ressent l’implicite.
    
    Le pauvre n’avait pas besoin de parler pour qu’elle perçût son émoi. Cela l’amusait et elle en jouait. Comme elle l’avait dit, elle le manipula comme une enfant le ferait de sa poupée, sans aucun ménagement, elle le plaça selon ses désirs dans une position hautement inconfortable, sûre que le pauvre ne pourrait tenir longtemps cette situation.
    
    Au contact de ses doigts râpeux, la peau du mannequin émit un léger soubresaut qui fut pour l’Artiste une confirmation de ce qu’elle avait ressenti. Pourquoi avait-elle envie de s’amuser avec ce jeune homme comme un chat le ferait avec une souris ?
    
    Il régnait dans cette vaste pièce blanche un silence plein de non-dits, et des sourires béats se dessinaient sur les lèvres des deux protagonistes. La maîtresse des lieux s’approcha de son cobaye et tout en fredonnant une mélopée que Romuald ne reconnut pas, elle entreprit une palpation minutieuse.
    
    Ses mains se baladaient sur le torse musclé puis descendaient sur des abdominaux contractés.
    
    — Détends-toi, jeune homme, lui souffla-t-elle à l’oreille.
    
    Romuald reçut une bouffée de senteurs émanant de son parfum et sentit l’arôme de son rouge à lèvres : de la framboise. Elle sentait le fruit rouge et plus précisément la framboise. Le hasard ...
    ... voulut que ce soit une odeur qui lui rappelait son enfance joyeuse, il reçut cette senteur comme une réminiscence de son passé.
    
    Comment se détendre ? Il était sous le charme et se faisait palper sans aucune retenue dans le geste. Il sentait une excitation le gagner, il se concentra pour mettre ses désirs en suspension, après tout, il se devait d’être professionnel.
    
    Mais les mains qui avaient été jusqu’à présent assez rugueuses devenaient caressantes, et après avoir exploré la ceinture abdominale, elles descendirent jusqu’à la région sous-ombilicale.
    
    Romuald tressaillit jusqu’à son bas-ventre et ne put contenir une érection. Il fixa Soliflore intensément, mais aucun trait du visage de la belle ne trahissait un quelconque émoi, un quelconque désir.
    
    Évidemment, les mains expertes se frottèrent au niveau du boxer comme pour mesurer le sexe qui se durcissait.
    
    — Reste calme, Romuald, lui dit-elle, je sais que c’est assez perturbant, mais je dois tâter ton pubis pour pouvoir le modeler par la suite.
    
    Pubis ? Romuald fut amusé de l’emploi de ce terme et comprit qu’il avait été choisi judicieusement. Soliflore cloisonnait son travail et s’arrangeait pour qu’il n’y ait pas de confusion. Elle s’attarda à en faire le tour puis ajouta :
    
    — Ton boxer me gêne. Il faut que tu l’enlèves.
    
    J’en restais comme deux ronds de flan : le naturel et l’autorité avec lesquels Soliflore m’avait demandé d’ôter mon boxer m’avaient complètement désarçonné.
    
    Je la fixais et je remarquai ...
«1234...8»