Députée dépitée 3
Datte: 31/10/2024,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Briard, Source: Hds
... mutisme ?
S’était-elle lassée de sa discrétion ?
Comment pouvait-on se lasser d’un tel homme ?
Comment pouvait-on, aujourd’hui, se lasser de ce qui, hier, vous avait attirée, éblouie, séduite ?
Elle s’en voulait d’avoir été aussi lâche.
Lâche ! Encore un défaut que n’avait pas son homme.
En retrait, oui, taiseux, oui encore, mais lâche, jamais.
Rien ni personne ne lui faisait peur.
Et certainement pas ce pleutre de Gauthier.
Quand Lionel lui avait dit « Toi, gros connard, avant de partir, j’aurai deux mots à te dire », le couard s’était carapaté comme un peureux, comme un trouillard. Oui, la queue entre les jambes. Disparu, du balais le merdeux.
Elle s’en voulait d’avoir été aussi faible.
La danse de séduction de l’autre gugusse l’avait flattée, gonflée d’orgueil, de bouffissure.
Elle s’était enorgueillie de voir à quel point elle pouvait encore séduire.
Un beau mec comme le Gauthier, aux petits soins pour elle, ça l’avait troublée, attirée, irrésistiblement tentée.
Et tout ça pour quoi ?
Quelques instants de plaisir.
Quelques instants d’abandon.
Quelques instants d’interdit.
Bien sûr elle avait joui entre les bras de cet excitant ensorceleur, mais, finalement, pas autant, loin, bien loin s’en faut, qu’avec son si fidèle compagnon.
Lui, il n’avait pas besoin de chercher comment la faire jouir.
Lui, il n’avait pas besoin de tâtonner.
Lui, il n’avait pas besoin de découvrir son corps.
Lui, il la connaissait ...
... par cœur.
Lui, il savait ce qu’elle aimait et ce qui la faisait grimper au rideau.
Lui, il lui faisait atteindre le nirvana, et à chaque fois.
Elle avait même simulé la dernière fois tellement elle avait honte d’elle-même et tellement elle avait compris à quel point elle se fourvoyait.
Ce cuistre, ce jeanfoutre, ce paltoquet qui s’y croyait, n’arrivait pas à la cheville de son Lionel, même et surtout en amour.
Oui, SON homme. Il était à elle, pour la vie, et rien qu’à elle.
Et elle, elle était à lui.
Il ne s’était rien passé, au fond. Elle s’était perdue deux-trois fois, certes, mais elle allait se retrouver.
Elle allait lui montrer à son mec qu’au fond, ça n’aura été qu’un vague moment d’égarement.
Qu’elle ne s’était pas lassée de lui, mais avait oublié que les sirènes ne vous attirent sur les rochers, là où on ne risque qu’une chose, celle de s’y fracasser.
Et ça, il n’en était pas question.
Elle allait tout faire pour lui faire oublier sa faiblesse.
Elle allait lui montrer au ministre ce que valait son homme et la place qu’il allait devoir lui réserver.
Ce serait ça ou rien. Non mais, et puis quoi encore ?
Tout pour elle et rien pour lui ? Une fois de plus ?
S’en serait trop. Elle lui dirait qu’elle était prête à renoncer s’il ne lui faisait pas, à lui, une place à la hauteur qu’il mérite.
C’était bien son tour de se battre pour lui.
Il en avait déjà tant fait pour elle, il était temps que ce soit elle qui fasse pour ...