Roxane (4) - Histoires de Sexe

Roxane (4)

... me disant que je gravirais les échelons. Je l’ai envoyé paître. Je vaux mieux que ça. En plus, je commençais à gagner de l’argent avec les dames, assez pour obtenir une indépendance financière. J’ai loué un petit appartement. Je passais entre trois et quatre heures par jour à jouer aux dames, quelques soirées en club, ainsi que des périodes de compétition, mais, globalement, j’avais pas mal de temps libre. Puisque Albert ne voulait pas de moi, j’ai essayé de trouver ailleurs.

Méline hocha la tête. Cela se tenait.

— Des dominants de qualité, c’est de fait assez facile à trouver, Albert avait raison. Bon, il faut faire attention, mais quand on sait où porter son regard et qu’on sait ce qu’on veut, ça se passe plutôt bien.
— Tu as fait de jolies rencontres ?
— Oui, plutôt, admit Roxane. Des séances agréables, des moments de pur bonheur.
— Qu’est-ce qui a mal tourné ? demanda Méline.
— Trouver un sadique s’est avéré beaucoup plus délicat.

Méline grimaça.

— Parce que tu vois, continua Roxane, il ne faut pas un vrai sadique qui ne frappe que pour son plaisir personnel. Il faut qu’il prenne en compte l’autre. J’ai besoin d’être le centre de la scène. C’est comme ça. On l’accepte ou on arrête, c’est simple. Je suis une putain d’égoïste égocentrée. C’est dit. Voilà.

Méline ricana.

— Je crois que moi aussi je suis une putain d’égoïste égocentrée, indiqua la blonde. C’est mal ?
— Non, tant que tu annonces clairement la couleur. En revanche, je n’arrive pas à ...

... comprendre.
— Quoi donc ?
— Nicolas aussi est un putain d’égoïste égocentré. Comment faites-vous ?
— Comment fais-tu pour avoir des séances avec lui si vous êtes tous les deux égocentrés ? lui répliqua Méline.
— Tu marques un point, admit Roxane. Bref. Je suis ressortie de séances lacérée, marquée, blessée, le corps couvert d’hématomes et de coupures. J’en demandais toujours plus, mais rien à faire, lesubspace m’échappait.
— Nicolas a essayé de m’expliquer ce que c’est, mais je crois que ça reste un grand mystère pour moi.
— Je n’y aurais pas cru si je ne l’avais pas vécu moi-même. J’imagine que se droguer fait cet effet-là, mais n’ayant jamais mis le moindre produit dopant dans mon corps, je ne peux pas te l’assurer complètement. En tout cas, c’est très, très, agréable.
— Mais tu n’arrivais pas à l’atteindre.
— Cela m’exaspérait d’autant plus que j’avais la sensation de le toucher du doigt, qu’il ne manquait qu’un souffle pour basculer, ce petit quelque chose…
— C’est l’amour qu’il te manquait ? proposa Méline.
— L’amour ? répéta Roxane, incrédule.
— Tu aimes Nicolas, indiqua Méline sans une once de jalousie dans la voix.
— Oui, mais je ne vois pas bien le rapport, assura Roxane. Quand il me domine, je l’admire, mais je ne l’aime pas. Le sentiment est différent. Je ne saurais pas bien l’expliquer, mais c’est une réalité : je ne ressens pas d’amour pour le sadique qui m’emmène ausubspace.
— Si tu le dis, répondit Méline.
— Je le crains, je le respecte, je le vénère ...