1. L'inconnu du Fort Saint Jean


    Datte: 18/10/2024, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Secret-Lady, Source: Hds

    ... Les messages de l'amant m'ennuient, je vapote en rêvant, yeux clos, visage à la renverse, tendu à la brise tiède, je savoure la sensation de l'air salé sur ma peau. Un "Ça va, tranquille ?" à l'accent chantant me sort soudain de ma rêverie. C'est lui, en contre-jour, et j'ai certainement émis spontanément un sourire d'encouragement à poursuivre les questions, car il s'est assis d'office à mes côtés, me tendant la main en se présentant, "Kassim". Inattendue spontanéité et un sourire qui a ramolli toute résistance, je me suis sentie flaque et je crois qu'il l'a perçu, car il a ri. A quelques mètres, ses amis nous observaient, gentiment amusés...
    
    "En vacances?"
    
    Et soudain, je suis bavarde à effrayer un homme ne cherchant certainement que le coup d'un soir, je déverse le trop plein de mots de mes journées de solitude, mon coup de foudre pour la ville, moi, la fille du Nord, mon bonheur d'être là, sans horaires... Évidemment, pourquoi seule? Pourquoi ici? Je l'intrigue et d'évidence, nous nous attirons...
    
    Brusquement, il m'attrape le bras et me soulève, "Viens, je vais te présenter !", comme ça, naturel et désarmant. Et c'est si simple, des sourires jusqu'aux oreilles, des prénoms qui me donnent envie de manger pastillas et cornes de gazelle... Sans doute l'ont ils entendu, ma petite voix intérieure, car l'un d'entre eux s'est exclamé qu'il fallait venir avec eux manger un tajine, qu'ils allaient tous chez Madjid ou Ibrahima, je ne sais plus, j'étais déjà étourdie... ...
    ... Kassim approuve et m'encourage à accepter, à ne pas me poser de questions, à me laisser glisser, que je vais adorer, que la femme de son pote cuisine comme une reine... Mais ses yeux disent un tout autre "Laisse toi faire...", en m'assurant qu'il me reconduira lui même à mon hôtel.
    
    Je ne ressens aucune crainte, je veux les suivre, je le veux, lui.
    
    Une petite maison débordante de vie, sur la route de l'Estaque, des femmes généreuses, des enfants curieux et facétieux, des discussions enflammées en arabe, que Kassim n'oublie pas de me traduire, tout en prenant soin que mon assiette ou mon verre ne restent jamais vides, un tajine incroyablement parfumé, des légumes savoureux qui appellent forcément qu'on se resserve, mon coup de fourchette me vaut des embrassades de la cuisinière ravie et le regard gourmand de Kassim... L'heure avance, nos esprits s'embrument, et dans le brouhaha, soudain nous sommes seuls, nous sommes deux. Il a passé son bras derriere mes reins, sa main pétrit ma hanche et il chuchote à mon oreille qu'il a "hâte"... Haleine d'épices, il me tarde de dévorer sa bouche. Discrètement, ma main posée sur sa cuisse s'aventure à son entrejambe, effleure la bosse qui gonfle... Alors, d'un bond, il se lève et lance en arabe quelques mots qui rend l'assemblée goguenarde, et nous nous éclipsons, non sans de longues effusions.
    
    " Je ne peux pas attendre d'être à ton hôtel" dit-il, à peine sortis, avant de m'attraper pour un long baiser de mort de faim. J'avais déjà ...