Vie(s) quotidienne(s) - Histoires de Sexe

Vie(s) quotidienne(s)

... vous ?
— Pas forcément. Est-ce que tout à coup la pénétration par un homme, votre mari par exemple, vous fait horreur ?

Mon mari, le pauvre, que vient-il faire là-dedans ? Je réfléchis un instant pour donner une réponse aussi sincère vis-à-vis de Colette que de moi.

— Non. Pas plus maintenant qu’avant. Euh ! Je veux dire que je serai heureuse de faire l’amour avec lui à son retour.
— Eh bien voilà ! Vous êtes tout simplement, tout bêtement, bisexuelle. Comme la majorité des humains, d’ailleurs, et même la totalité à l’origine si l’on en croyait Platon avec son mythe de l’Androgyne. L’éducation, les tabous religieux, la morale usuelle, les circonstances, que sais-je d’autre, ne vous avaient pas encore permis de vous en apercevoir. C’est tout ! Êtes-vous bien sûre de n’avoir jamais eu de relation féminine, au fait ?
— Jamais ! Je vous l’assure, jamais ! Juste quelques comparaisons d’adolescentes, en cachette, et encore, pas plus de deux ou trois fois. Non, sans mentir, jamais touché une autre fille.
— Pourtant, vous m’avez fait jouir avec beaucoup de savoir-faire, cette nuit. Et pas qu’une fois par hasard !
— J’avais envie de vous donner du plaisir et j’avais peur de m’y prendre maladroitement. J’essayais de reproduire sur vous vos caresses sur moi.
— Vous y êtes merveilleusement parvenue, aux deux, et sans être du tout maladroite !
— J’ai eu autant de bonheur à vous sentir jouir qu’à jouir moi-même.
— C’est la réalité du partage, Chantal. Celle ou celui qui ne ...

... cherche que son propre plaisir, n’est qu’une nympho ou un macho. De l’égoïsme à l’état pur. Ce vrai partage de l’orgasme, par contre, dût-il ne durer que le temps d’une baise, c’est de l’amour au sens plein.

Elle ne parle que de sensations physiques, je le comprends, sans invoquer des sentiments, mais je reconnais qu’elle a raison. Ce partage n’est pas si courant. Je l’ai avec mon mari, je l’ai eu avec mon premier amour de jeunesse, et peut-être un ou deux autres après. Je le lui dis, et je lui avoue aussi que d’autres problématiques me préoccupent.

— Votre goût de l’exhibitionnisme, peut-être, s’enquiert-elle.
— Non, pas vraiment. J’ai vite compris avec vous pourquoi mes expériences de naturisme m’avaient plu. Mais dois-je avouer à mon mari cette escapade et mes pulsions – latentes comme vous dites – qui se sont révélées ? Comment lui expliquer ?
— L’aimez-vous ? L’auriez-vous déjà trompé ?
— Oui. Je tiens à lui. Et, oui, j’ai eu quelques petits béguins, plutôt des flirts sans lendemain.
— Et lui, il vous aime ? Il vous trompe ?
— Je crois qu’il m’aime, oui. Il a dû avoir des aventures aussi. Nous étions convenus de garder chacun un peu de liberté des sens tant qu’elle n’empiétait pas sur la vie conjugale.
— Alors, Chantal, ma chérie, ne lui cachez rien. Puisqu’il vous aime, il sera heureux pour vous.
— Je lui dis tout ? Vraiment tout ?

Lui expliquer que j’ai découvert les délices de Sapho, oui, pourquoi pas. Lui raconter mes petites tribulations connexes, ça, ...