A voté ! - Histoires de Sexe

A voté !

... des investisseurs en bourses.

— Et pourquoi pas Raymond Barre ? suggéra-t-elle en dégageant mon membre, les yeux mi-clos et les pulpeuses lèvres entrouvertes. Je me plierais volontiers à une cure de rigueur.
— Et pourquoi pas Noël Mammaire ? répliquai-je, en cajolant ses fruits verts dans le plus strict respect de la parité.

Des vagues successives de volupté m’envahirent, favorisées par la virtuosité de la délicieuse intruse, mêlant la douceur de l’ange à la fermeté de la dompteuse.

— Oh, mon Dieu, que vous êtes adroite…
— Ah bon ? Au début, mon mari me trouvait plutôt gauche.

Cet homme-là avait bien tort. Plus nous plongions au cœur du débat, plus nous prenions nos aises, croisant le fleuret avec l’assurance des vieux routiers. Petites phrases, petites audaces, petits sourires en coin, petits soupirs, lèvres qui s’approchent et se frôlent, cœur qui palpite et langues qui se mêlent… Nous fîmes vœu de totale transparence, et bientôt, dans la troublante promiscuité de ce réduit citoyen, nous n’eûmes plus rien à cacher. Ce qui dans le cas d’Agathe eut l’effet de provoquer chez moi un long silence admiratif.

— Vous ne dites plus rien ? C’est tout ce que l’état de mon territoire vous inspire ? Vous n’avez toujours rien révélé de votre programme !
— Ne soyez pas de mauvaise foi ! Je découvre à peine ce dossier. Je ne demande qu’à approfondir sa maîtrise. Déjà, je prends les mesures.
— Des promesses, toujours des promesses ! C’est tout ce que vous êtes capable de ...

... proposer !

Le reproche était provocateur, et je lui prouvai qu’on peut très bien être médecin sans avoir le moindre dédain pour le geste sûr du manuel. C’est avec jubilation que je posai ma dextre sur le délicat panier de la ménagère.

— Vous voilà bien exécutif ! Et puis quoi encore, bientôt un abus de pouvoir et du 49.3 ?
— 49.3, n’exagérons rien ! Soyons raisonnables. Nous n’avons pas les mêmes chiffres !
— Ne jouez pas au docteur, je ne suis pas votre infirmière ! Bas les pattes !
— Je ne vous ai pas interrompue tout à l’heure, alors de grâce, ne m’interrompez pas !

Le ton était monté, elle cessa aussitôt d’argumenter, me dévisagea avec une mine boudeuse qui ne la rendait que plus craquante. En fine créature politique, elle dut percevoir mon émotion et y déceler une possible ouverture. Sa physionomie devint bien plus mutine, ce qui nous permit de reprendre le fil des négociations.

— Et si nous nous laissions gouverner par l’union nationale ? suggéra-t-elle.
— Vous avez raison. Opérons la synthèse.
—Yes, we can !fut son cri du cœur.
— C’est de chez nous, ça ?
— Vous êtes nationaliste ? Raciste ?
— Jamais de la vie. Tout au plus gentiment patriote. Seuls me font vibrer les slogans qui résonnent dans ma langue maternelle.
— Essayons celui-ci, dans ce cas : « Debout la France ! »
— Le programme a déjà trouvé à s’appliquer, la revendication est inutile.
— Un autre mot d’ordre qui vous inspirerait ?
— Celui-ci : « Mangez des abricots ! »

Elle trouva ça ...