Psyché - Histoires de Sexe

Psyché

... devais-je penser ?
— Pourquoi tu n’en as pas parlé ? Tu n’es pas jaloux ?
— Si, mais je n’avais pas le droit.
— Car toi aussi, tu allais de ton côté ?
— Oui.
— Je le savais !
— Comment ça, tu le savais ?
— Moi, c’est en cherchant une adresse sur ton smartphone que je suis tombée sur des échanges de SMS.
— Oh !
— Je ne savais pas que tu aimais les garçons. Tu ne m’en avais jamais parlé.
— Je ne savais pas. C’est l’occasion qui fait le larron.
— Un larron actif ou passif ?
— Rachel !
— Au point où on en est.
— Les deux, voilà, tu es contente. Et toi ?
— Désolée de te décevoir, mais que des hommes ! Mais sans amour, juste pour…
— Relâcher la pression ?
— C’est ça, exactement ça ! Je ne me sentais même pas coupable.
— Moi non plus.
— Alors on oublie tout cela. Il y a prescription.

Voilà comment en quelques minutes et échanges, nous balayons d’une main nos infidélités réciproques.

— Au moins, si on meurt demain, on aura coché la case « Infidélités » pour cause de surmenage.
— Et par curiosité, tu ne peux pas cocher la case « Infidélité » tout court ?
— Non, pas celle-ci. Par contre, celle de « J’aime ma femme et j’aime lui faire l’amour » est cochée à en déchirer le questionnaire. Et toi ?
— Pareil. À en user le stylo.
— Nous voici donc un couple respectable.
— Quelle horreur ! Fais-moi penser d’acheter des charentaises et des chemises de nuit en coton.

Nous rions de bon cœur sur la plaisanterie de ma femme. C’est bon de rire ainsi de ce qui ...

... aurait pu nous déchirer.

— On se refait une petite vidéo ? lui demandé-je alors que le spectacle des photos et de la vidéo de José m’a bien chauffé.
— Est-ce bien raisonnable ?
— Tu choisis qui ? Arthur, Paul, François ?
— Si je peux choisir, je reverrais bien volontiers celle de José.
— Dois-je m’inquiéter de cette envie ?
— C’est autant notre ami José que le couple après. Ils sont si libérés, complices…
— On dirait que tu les envies ?
— Pas toi ? Je me sens si proche d’eux.

Que répondre ?

Nous avons fait l’amour tout en regardant la vidéo. Pendant un moment, j’ai été cet homme, retrouvant son épouse souillée par un amant, se réjouissant du plaisir qu’elle avait eu et qui la prenait, mélangeant sa propre liqueur à celle de l’autre dans une communion perverse.

Nul doute que Rachel n’ait été aussi troublée. Elle s’est donnée avec fureur, me pompant, s’empalant sur mon vit, me réveillant afin que je jouisse une nouvelle fois.

La nuit est tombée. Nous reposons dans notre lit. La vidéo tourne en boucle.

— Tu m’avais pourtant bien dit que tu pensais José plus près des hommes que des femmes. Ce n’est pas l’impression qu’il donne sur la vidéo.
— Je ne pense pas m’être trompé. Il est bi, c’est tout.
— Un peu comme toi, mon Chéri.
— Dans une autre vie, un autre pays, une autre langue…
— Cela ne te manque pas ?
— Non, enfin, peut-être un peu, mais je te renvoie la question. N’as-tu pas la nostalgie de ces rencontres ?
— Pas vraiment, car je les associe plus au ...