Mama Allpa - Histoires de Sexe

Mama Allpa

... penché sur moi, inquiet.

— Je t’ai vu t’écrouler, mais impossible de m’arrêter. J’avais peur de te faire mal, mais il y avait une force qui me retenait en toi. Jusqu’à ce que je jouisse.
— Ma seule douleur serait de penser que tu ne veuilles plus me faire l’amour.
— Et dire qu’on aurait pu ne pas se revoir. Tous ces soirs, je rêvais de toi, mais je n’osais pas faire le premier pas.
— Fabien…
— Oui, Margot.

À la façon dont il prononce Margot, je commence à aimer mon prénom.

— Maintenant qu’on s’est trouvés, ne pars pas.

OooOOOooo

Au téléphone avec ma sœur, je lui avoue :

— J’ai une nouvelle à t’annoncer, je suis amoureuse.
— Bravo, je le connais ?
— Non.
— C’est du sérieux ?
— Je crois.
— Si tu venais à la maison le week-end prochain, tu pourrais nous le présenter ?

À Nantes, ma sœur nous accueille sur le quai de la gare. Elle me regarde longuement.

— Margot, qu’est-ce que tu as changée, je te reconnais à peine.

Quelques mois plus tôt, elle avait quitté une fille liane, triste, mal fagotée, elle retrouve une femme qui rayonne de bonheur, respirant la sensualité.

— C’est d’être amoureuse qui t’a transformée comme ça ?
— Oui, et aussi mon porte-bonheur, le galet d’obsidienne que vous m’aviez rapporté.
— Ce caillou ?
— Au collège, j’ai un collègue passionné par la civilisation inca. Je lui ai montré, il pense que c’est la représentation d’un dieu, peut-être Ekeko.
— Ne cherche pas, c’est une déesse, la Mama Allpa.
— Comment tu sais ...

... cela ?
— Je dois tout te dire. Ce n’est pas sur un étal de marché à La Paz que nous l’avons trouvé, mais au Mercado de las Brujas, le marché des sorcières. Nous étions rentrés dans une boutique, une pharmacie traditionnelle, avec des poudres, des plantes séchées. Mais aussi des bibelots, des amulettes, des embryons de lama séchés. C’est une vieille femme qui nous a reçus, en habits traditionnels, de profondes rides, des cheveux très noirs sous son chapeau, des mains déformées, une vraie publicité de sorcière. On peut tout vous soigner, nous disait-elle, même les maladies d’argent, les maladies d’amour. Son baratin m’amusait, j’ai demandé si elle avait quelque chose pour se trouver un mari. « C’est pour qui ? », m’a-t-elle répondu.
— Et tu as pensé à moi.
— Oui, mais ce n’était qu’une idée en l’air, une plaisanterie. Elle a demandé une photo, je lui en ai montré une sur mon téléphone. Elle m’a demandé quelques minutes, est partie avec le téléphone. J’avoue avoir eu la trouille qu’elle disparaisse avec.
— …
— Et elle est revenue avec cette statuette. Elle nous a expliqué qu’elle avait sollicité Mama Allpa, la déesse inca de la fertilité. On la représente souvent avec des seins proéminents, parfois même plusieurs paires, un beau fessier. La femme m’avait prévenue, l’effet peut être très puissant.
— Je n’ai qu’un mot à dire, merci. Merci ma sœur d’avoir pensé à moi, merci à la sorcière d’avoir si bien préparé cette amulette, et surtout merci Mama Allpa !

J’espère quand même ...