Le balcon de Valentine - Histoires de Sexe

Le balcon de Valentine

... beaucoup mieux. Il apporta une tasse de ce café qui fleurait si bon, et m’offrit une boîte d’un kilogramme de café en grains, venu en droite ligne de Colombie. Il n’oublia pas de me prêter un moulin à café électrique, que je devais utiliser d’une certaine manière. Les grains devaient être concassés, et non moulus finement. Monsieur A se proposa donc de me faire une prochaine démonstration, sur l’art de moudre un bon café.

— C’est un ami installé là-bas qui me le fait parvenir. Vous êtes amatrice ?
— Je suis surtout loin d’être idiote, et amatrice de tout ce qui est bon. Merci, Monsieur A. Ces plantes ne servent à rien, et vous voir derrière, donne l’impression que vous jouez au voyeur.

En tendant les bras pour attraper le premier pot de terre cuite, le haut de mon peignoir bâilla, et les mains occupées, je ne pus le fermer. Je ne l’avais pas fait sciemment, mais mes seins n’avaient certainement plus de secrets pour mon si sympathique voisin.

— Je vais enlever ces plantes en pots ! Buvez donc tranquillement votre café, Juliette.

Monsieur A déposait le dernier pot sur le carrelage de son propre balcon, quand je l’entendis dire qu’il assumait totalement d’être un voyeur.

— Ce que vous venez de voir vous a-t-il plu ?

Sean Connery resta un instant à me fixer, et hocha la tête en signe d’assentiment.

— Vous ne l’avez pas fait exprès, et c’était très agréable à voir.

Mon voisin est revenu de son intérieur, et me tend un autre bol de ce délicieux café. Fort ...

... et aux effluves devenus rares. Du vrai café.

— Vous savez… J’aime beaucoup papoter avec vous. Et j’apprécie votre sincérité. Je vais donc être franche moi aussi. Vous dites être un voyeur et aimer regarder… J’ai simplement dit que vous jouiez au voyeur. En règle générale, je n’ai rien contre les véritables voyeurs, et je ne déteste pas être regardée. Il m’arrive d’apprécier les voyeurs qui savent se tenir, et du coup, être la proie consentante de ces personnages me plaît beaucoup. Il n’y a rien de vicieux dans des rapports consentis. Vous êtes d’accord ?

Monsieur A sait écouter, je l’ai déjà remarqué. Cette fois, il est particulièrement attentif à mes propos. Sans un mot, il acquiesce à ma question. Sans vouloir entretenir un certain suspense, ce qui, vu l’air du vieil homme, est pourtant le cas, je prends le temps d’attraper une cigarette et de l’allumer. Un autre instant où je souffle une bouffée de fumée, et je décide d’en terminer de ma proposition.

— Nous pouvons donc jouer à un petit jeu à quelques conditions.
— Un petit jeu ?
— Vous jouez au voyeur, et je vous laisse officier.
— Je suis impatient d’en savoir plus, mais je me dois de vous préciser une chose importante, chère Juliette.

Mon sourire n’est pas moqueur, pourtant j’ai presque envie de rire, de son air devenu soudain si sérieux.

— Je crois savoir ce que vous allez dire, Monsieur A.
— Ah oui ? Étonnez-moi, alors.
— Ce jeu doit me plaire. Et par plaire, j’entends exciter. Si ce jeu ne m’excite ...