1793 -- La Petite Histoire de Marie
Datte: 15/08/2024,
Catégories:
Non Consentement / À contre-cœur
Auteur: bydicordoba, Source: Literotica
18 mai 1793, une date comme les autres pour certains, mais pour d'autres, c'est un jour qu'ils n'auraient jamais voulu vivre.
Marie était terrorisée, se demandant pourquoi elle était revenue dans la demeure familiale. Lorsque la mère supérieure avait décidé de renvoyer toutes les filles nées de bonne famille, elle aurait dû essayer de quitter le pays. Mais comment aurait-elle pu à 18 ans et sans le moindre écu, réussir à franchir des centaines de lieues.
Maintenant elle était dans cette geôle, avec dix-sept inconnus, attendant qu'ils viennent la chercher. Elle était arrivée le matin, traînée sans aucune explication par deux révolutionnaires. Son seul tord était d'être la fille du comte de Larvois, une « sang bleu », comme ils aimaient le rappeler.
Deux fois déjà, depuis qu'elle était là, ils étaient venus en chercher, les prenant un peu au hasard et à chaque fois dans les cris et les pleurs. Marie, s'était positionnée loin de la porte, se faisant toute petite dans un coin. Mais elle savait que ce n'était que repousser l'inéluctable.
Depuis qu'ils avaient guillotinaient le roi, au mois de janvier, tout s'était dégradé. Il n'y avait presque plus de jugement et les bourreaux œuvraient sans relâche.
En quittant le couvent où elle faisait ses études, lorsqu'elle était revenue dans la demeure familiale, elle n'y avait trouvé qu'Églantine, sa nounou qui l'avait vu grandir et Gaétan le jardinier. En apprenant qu'ils étaient venus chercher ses parents et son ...
... frère une semaine plus tôt, sa vie s'était complètement effondrée.
Elle serait sûrement encore sous la protection de sa nounou si le jardinier ne l'avait pas dénoncé. Cela faisait pourtant douze ans qu'il travaillait pour sa famille mais cela ne l'avait pas empêché de la trahir. En fait, on ne pouvait plus compter sur personne et elle avait même entendu dire qu'ils se décapitaient entre eux. Dans la cellule, un homme avait raconté que les pavés de la place de la révolution étaient devenus rouges de sang et que rien ne pouvait enlever cette couleur.
Elle n'était pas la seule à avoir peur dans ce lieu ou l'odeur était à la limite du supportable. Un seau pour les urines et un seau pour boire étaient posés près de la porte à barreaux. Pourtant, c'était la transpiration de tous ces gens entassés qui était le plus désagréable.
Il faisait sombre malgré la petite lucarne donnant sur l'extérieur et aucune chandelle n'était encore allumée. Cette pénombre ne rassurait pas les prisonniers mais était une lueur d'espoir pour la jeune femme. Tant qu'ils ne la verraient pas, elle ne serait pas emmenée sur la charrette mais pour combien de temps encore.
Cette fois, ils avaient dû accélérer la cadence car ils revinrent après seulement deux heures d'absence. Étonnamment, un homme se mit à haranguer les autres, les montant contre leurs geôliers. Personne au monde n'avait le droit de les emmener à la guillotine juste parce qu'ils étaient nés de bonne famille.
Les autres condamnés ...