Au temps de Giono
Datte: 07/08/2024,
Catégories:
fh,
extracon,
campagne,
caresses,
Oral
pénétratio,
fouetfesse,
historique,
extraconj,
candaul,
Auteur: Amateur de Blues, Source: Revebebe
Dans les collines de la Drôme provençale, au fond d’une vallée où coule une petite rivière se trouve un énorme mas isolé. À la fin du XIXe siècle, des paysans comme Raymond qui possède ce mas sont des hommes importants. Ils gèrent un grand domaine, des brebis, des chevaux et des ânes, des oliviers, des fruitiers et du petit épeautre. Au mas vivent de quinze à soixante personnes suivant les saisons. Raymond est républicain, humaniste et riche. Tous dépendent de lui et tous le respectent. Raymond, qui entre bientôt dans l’âge mûr, est un homme fort, avec des épaules larges et une voix de stentor.
En cette fin d’après-midi d’automne, il se trouve dans sa cour, occupé à réparer un mors qu’une mule récalcitrante lui a déchiré. Antoine, un de ses plus fidèles employés, s’avance à l’entrée de la cour. Il hésite un peu en voyant le Raymond assis sur son banc, enlève son chapeau et passe le porche.
— Oh, l’Antoine, dit le maître. Qu’est-ce que tu dis ?
— Salut Raymond. Je peux te parler, un peu ?
— Viens, viens, mon ami, assiste-toi. Tu es plutôt un taiseux d’habitude alors ça me plaît que tu me causes.
— J’ai bien hésité, mais je dois te dire quelque chose.
— Tu as hésité ? demande le Raymond qui n’a pas quitté son travail des yeux.
— Tu me connais, je ne cache à personne que je suis anarchiste, alors je n’ai pas l’habitude de renseigner les patrons. Mais peut-être que tu n’es pas un patron comme les autres, il faut croire, parce que je n’ai pas voulu te laisser passer ...
... pour un couillon sans te tenir au courant.
— Elle commence bien ton histoire, Antoine, je sens qu’elle va me plaire.
— Oui, mais avant que je commence, tu me promets que tu ne vas pas me sauter à la gorge ou me faire bouffer par tes chiens. Et il faut aussi que ça reste entre nous.
— Ça fait beaucoup de promesses, dis donc, et sur une histoire dont je ne sais rien. Je ne promets rien, mais on se connaît assez. Et je ne te sauterai pas à la gorge, car je ne serais pas sûr d’avoir le dessus.
— Il s’agit de ta femme, Raymond.
— Oh, Bonne Mère ! Ma femme ! Je ne les aime pas de trop, les histoires qui commencent comme ça.
La femme du Raymond s’appelle Mathilde. Elle est bien plus jeune que lui, une beauté brune avec du sang italien dans les veines, un mariage arrangé entre les familles pour agrandir le domaine. Raymond et Mathilde n’ont pas d’enfants, ce qui a rendu leurs rapports difficiles. Pourtant, cela avait bien commencé. La Mathilde était heureuse d’être riche et de devenir une dame. Son mari lui passait ses quatre volontés et il était facile à satisfaire. Le tempérament de feu de sa jeune épouse rendait ses nuits très agréables. Maintenant, ils vivaient chacun dans leur monde, lui, toujours dehors, et elle, dans la maison. Ils se parlaient peu et s’ils partageaient toujours le même lit, il ne s’y passait plus grand-chose.
— Alors, reprit l’Antoine, si tu connais déjà mon histoire, ce n’est peut-être pas la peine que j’use ma salive.
— Si, si, raconte. Tu n’es pas ...