Equinoxe sextraordinaire
Datte: 31/07/2024,
Catégories:
fhhh,
amour,
Partouze / Groupe
Humour
sf,
Auteur: Melle Mélina, Source: Revebebe
... montre, il n’était que 18h30 et juste derrière cette verrière, il faisait sombre. Elle ne comprenait pas ce prodige, mais cela n’avait rien de lugubre. Au-dehors, s’étendait une vaste forêt et les arbres étaient très différents des palmiers qui peuplaient notre ville.
Elle ne reconnut pas ses végétaux, comment l’aurait-elle pu ? Ils étaient inconnus des habitants de Mégalopolis. Il y avait là des sapins, des chênes, des épicéas, des frênes et des conifères. Il y avait même un châtaignier encore un peu vert couvert de bogues, ces boules hérissées comme autant de tumeurs sur les branches.
Et les couleurs ne ressemblaient en rien aux couleurs chatoyantes souvent teintées de vert de nos végétaux. Ici à l’orée des territoires désolés (terme employé pour les territoires situés hors bulle), les jardins tropicaux sont resplendissants, les jacquiers sont recouverts de fruits bien mûrs, les tamaris concourent entre eux de leur couleur rose et les plus belles bougainvillées ajoutent du violet à la palette de couleurs pour émerveiller quiconque traîne par là.
À cette luxueuse nature bien organisée, faisait face une tout autre toile. Derrière le verre transparent, les arbres semblaient malades, à l’exception des grands sapins, les chênes perdaient leurs feuilles, lesquelles se déclinaient sur toute la palette de teintes orangées, jaunes et parfois marrons. Les manteaux des hêtres recouvraient le sol boueux sur lequel des branches plus ou moins épaisses jonchaient quelques flaques ...
... marécageuses.
La pluie devenait de plus en plus dense et des bourrasques balayaient les feuilles mortes pour les agglutiner au pied d’un gigantesque orme dont la cime ne pouvait être atteinte par notre regard. Il n’y avait pas âme qui vive, tout semblait mourir, les seuls organismes fidèles au poste étaient des gros champignons pourris beiges et noirs.
Elle resta une bonne heure à contempler ce décor inédit et un frisson lui parcourue l’échine. Elle constata alors avoir la chair de poule et un sentiment qu’elle ne connaissait pas lui emplit le cœur. Un doux souvenir lui revint en tête et, sans qu’elle puisse vraiment analyser ces bouleversements, une petite larme, qu’elle n’attribuait cependant pas à une tristesse, vient à perler le long de sa joue.
Elle n’était pas triste, mais elle ne comprenait pas pourquoi, une légère nostalgie (une sensation rarement perçue de nos jours) se présentait dans son cœur et dans sa tête.
Lorsqu’elle rentra, avec une foule de questions dans sa besace, L demanda à C1P2Q ce qu’il en était. Étant un ancien membre du clergé, son père avait les connaissances suffisantes pour répondre à sa fille. Pourquoi le monde des terres désolées possède une gamme de couleurs que nous ne connaissons pas ? Pourquoi les arbres sont-ils si différents et perdent ainsi leurs feuilles ? Pourquoi ceci, pourquoi cela ?
Tant de questions auxquelles C1P2Q passa la nuit entière à expliquer. Il instruisit sa fille sur les différentes saisons et dut aller bien ...