1. Némésis


    Datte: 16/07/2019, Catégories: fh, boitenuit, fsoumise, fdomine, vengeance, jalousie, préservati, pénétratio, confession, Auteur: Aline Issiée, Source: Revebebe

    Mon cœur était comme pris dans les glaces. À vingt-six ans, rien dans mon apparence ne laissait deviner ce froid mortel. Mon corps était toujours aussi souple, aux formes minces et pleines à la fois, mes cheveux aussi brillants, et je n’avais guère changé depuis mon adolescence. Je répugnais toujours autant à ce que les abominables magazines féminins appellent « mettre ses atouts en avant ». J’avais la chance d’être mince, élancée : un maquillage fort léger suffisait à souligner la ligne de mes paupières, et rehausser le noir profond de mes pupilles. Un jean, des bottines, un grand pull à la large encolure, une bretelle de soutien-gorge noir traçant la ligne de mon épaule et contrastant avec mon cou, une simple boucle d’oreille pour capter le brillant de la lumière sous mes cheveux bruns, sans plus : je préférais, sans m’enlaidir pour autant, passer, non pas inaperçue, mais du moins sembler inoffensive.
    
    J’avais remarqué, d’ailleurs, que cette apparence non agressive remportait l’adhésion des jeunes hommes que je rencontrais, dans les bars ou lors de fêtes organisées chez les uns ou les autres. Je ne me souviens pas d’une seule soirée où l’on ne m’eût pas offert, sans que je le demande, un verre d’alcool, ou encore être restée seule plus de dix minutes : sans doute rassurés par mon apparente discrétion, les jeunes gens les plus timides s’enhardissaient à me solliciter.
    
    Mais mon cœur était si froid que je coupais souvent court à toute forme de séduction : ces jeux de ...
    ... langage et de corps où l’on cherche à provoquer l’autre, à faire monter une excitation petit à petit, à pratiquer un libertinage d’esprit et de mouvements, tout ce que mon premier amour m’avait apporté et si brutalement retiré m’était devenu insupportable. Quand un jeune homme me plaisait, je lui proposais abruptement, sans autre forme de procès, de passer la nuit avec moi, sans lui laisser le temps de jouer à me séduire. L’étonnement se peignait sur son visage… Mais les hommes que j’appelais ainsi acceptaient tous, pourtant, avec empressement.
    
    Je jouissais sans vergogne de leurs services sexuels. Je prenais mon plaisir : là aussi, je n’avais guère changé – mon corps s’émouvait sans problème et, si l’homme avec qui je passais la nuit se montrait trop maladroit ou trop ému, je lui expliquais calmement ce que je désirais. J’aimais que l’homme s’allonge nu sur le lit, le sexe dressé. Sans aucune caresse préalable, sans suivre du doigt les lignes de son corps, ni respirer son odeur, ni goûter, du bout de la langue, la saveur de sa peau ou l’intérieur de sa bouche, j’enlevais mon jean et mon slip, je gardais mon pull, et venais simplement, directement, m’enfourcher sur le membre qui me désirait. J’allais et venais lentement, me recueillant pour sentir, à l’intérieur de mon propre sexe, l’excitation qui montait et venait tremper ma vulve. Si l’homme tendait ses mains pour parcourir mon corps, soulever mon pull, tenter de caresser mon sexe, ma peau, ou même simplement tenir mes ...
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