Confidences pour confidences
Datte: 09/07/2024,
Catégories:
fh,
extracon,
Collègues / Travail
amour,
jalousie,
nostalgie,
couple,
Auteur: Patrick Paris, Source: Revebebe
... vérité ? La meilleure défense étant l’attaque, si elle me répond :
— Et toi ?
Là, je suis piégé. Je vais devoir continuer à lui mentir et lui dire droit dans les yeux :
— Il n’y a jamais eu que toi, qu’est-ce que tu vas chercher ?
Hypocrite jusqu’au bout. Cynique, vous disiez tout à l’heure.
Ou alors, si elle me dit :
— Autant que toi… Que devrais-je comprendre ?
Non, le mieux est de ne pas engager la conversation sur ce sujet glissant, c’est un peu tard. Vous allez encore me dire : « dans le fond ça t’arrange ». Bien sûr que ça m’arrange, mais si elle ne se doute de rien, pourquoi vouloir lui faire de la peine ?
Malgré nos joies, nos peines, nos égarements, mes dérapages, nous sommes toujours ensemble. N’est-ce pas ça, l’amour, la longévité ? J’estime qu’on vieillit plutôt bien, tous les deux, dans la bonne moyenne. Quelques heurts de temps à autre, comme tous les couples. Christine est devenue une maniaque du ménage, la reine de la chiffonnette et du plumeau. Certainement par le phénomène bien connu des vases communicants, je cohabite plus facilement avec la poussière, à moins que ma vue ne baisse…
Nous sommes encore en forme pour nos activités de retraités, quelques sorties, les ...
... amis, et pour nous retrouver de temps à autre sous la couette… Je vous vois sourire, les jeunes. Eh oui ! Pas tous les jours, mais je n’ai encore jamais eu besoin de pilules bleues et Christine, serviable, toujours prête à me donner un coup de main… Ouaf, la blague bête !
Nous avons eu une vie bien remplie, de beaux enfants. Personne n’a souffert et je vis avec la femme que j’aime. C’est mieux comme ça.
Bon, c’est pas tout ça, faut clore. Je viens de relire la fin des confidences de cette femme dont je ne connaîtrais jamais le nom. Bel optimisme ! Moi aussi, je finirai ma vie avec Christine. J’espère le plus tard possible.
Alors que je venais de terminer ce texte de mes confidences, Christine m’a appelé pour passer à table. Elle portait le petit collier en or que je lui avais offert à Noël dernier. Face à elle, en mangeant, je la regardais, repensant à ce que je venais d’écrire… Je réalisais mon bonheur, elle avait été ma chance, mon seul et unique amour… N’avais-je pas un peu enjolivé mon passé ? N’avais-je pas confondu attirance physique et amour ?
Je n’ai plus peur de vieillir. Égoïste comme tous les hommes, j’espère partir le premier. J’aurais trop de peine de vivre tout seul, sans elle à mes côtés.