Où Marie se libère - Histoires de Sexe

Où Marie se libère

... épilation intégrale du minou, mais leur ressemblance s’arrête là. Celle qui m’a répondu en me caressant du regard est svelte. Ses longues jambes repliées s’ouvrent sur un ventre plat et de petits seins aux tétons noirs. Sa compagne, sans erreur possible, est toute en rondeurs, comme ses seins lourds, aux pointes curieusement roses. Elle a négligé de fermer ses fortes cuisses pour fouiller dans le sac à côté d’elle.

— Ginette, ma chérie, je ne trouve pas la montre ! s’inquiète-t-elle sur un charmant ton cristallin. Ah, si, la voilà ! Il est 12 heures 30, Madame…
— Chantal, souris-je. Merci, vous êtes bien aimable, Madame…
— Stéphanie. Je vous en prie, c’est tout naturel.

Elle n’a pas changé de pose, mollement accoudée, le genou haut, m’offrant la vue de son sexe entrouvert, petites lèvres finement ourlées comme une rose éclose. Une exhibitionniste assumée. Et voyeuse également : elle ne se cache pas pour jauger mes formes et fixer ce que je laisse voir de mon intimité. Une situation inattendue, qui m’en rappelle une autre tout aussi intimidante et excitante à la fois, nouvelle et embarrassante pour Marie qui essaie de se dissimuler derrière moi, au mépris de la politesse due à d’obligeantes inconnues.

— Et voici Marie, dis-je en m’effaçant. Une amie de ma…

L’amical amusement que je déclenche m’interrompt, et je le partage en découvrant la figure congestionnée de Marie qui piétine, les mains pressées sur le bas ventre.

— Je ne… tiens… plus, articule-t-elle. ...

... Pardon, je vais aller dans l’eau pour…
— Mais, tu vas te remouiller jusqu’à la taille ! l’avertis-je. Je te rappelle que nous n’avons pas de serviette. À moins que tu veuilles faire pipi au bord, en public ?
— Non ! Mais ça presse trop.
— Attendez, Mademoiselle, intervient Stéphanie.

Une hilarité contenue voile la clarté argentine de sa voix. Je m’attends à l’aimable proposition d’utiliser l’une de leurs serviettes, mais non.

— Ginette, poursuit-elle, tu ne veux pas lui montrer notre coin en cas d’urgence ?
— Mais bien sûr, ma choute ! Venez, Mademoiselle, ajoute l’interpellée dès qu’elle est debout.

Elle entraîne aussitôt Marie qui retourne vers moi un visage mi-figue mi-raisin où l’anxiété prend le pas sur la confiance. Son appréhension m’apparaît comme une prière.

— Je vous suis, j’en profiterai aussi, si vous le permettez ?
— Vous êtes la bienvenue, rit Ginette. Plus on est de folles…

Ce n’est pas très loin. Un simple renfoncement entre quatre pins maritimes rabougris mangés par les tamaris. Ouvert sur deux côtés, il ne procure qu’un isolement relatif quoique suffisant pour se soustraire à un coup d’œil sommaire, à condition de ne pas s’éterniser.

— Allez-y, nous invite notre guide. Je fais le guet au cas où quelqu’un passerait.

Mais au lieu de surveiller les alentours, elle reste plantée là à nous regarder. Marie esquisse un mouvement pour se baisser et se bloque, tétanisée à l’idée d’exposer les détails troublants de sa minette devant cette ...