Banana split
Datte: 08/05/2024,
Catégories:
fh,
inconnu,
bateau,
Oral
aventure,
Auteur: Claude Pessac, Source: Revebebe
... exemple…
« Mais bien sûr, défile-toi, jolie allumeuse », pense le brésilien.« Grande gueule et p’tit cul… qu’elle a fort appétissant, soit dit en passant ».
Il faut croire que la touriste est moins inhibée qu’il ne le pense. Se tournant franchement en arrière, elle lui décoche une œillade et lâche :
— Ou alors… une glace à deux boules !
— Dans une coupe ?
— Une coupe ? Oh non, surtout pas, s’offusque-t-elle l’air horrifié. Un cornet, explique-t-elle, en écartant verticalement ses mains d’une bonne trentaine de centimètres. Un grand cornet !
— Vous êtes une sacrée gourmande vous ! Trente centimètres, rien que ça !
Rétrécissant l’espace entre ses mains, Cassandra indique désormais une grandeur plus raisonnable.
— Bof, de toute façon, ce n’est pas la taille qui compte, explique-t-elle avec un sourire biaisé.
Le Sud-Américain s’esclaffe et ferait bien une proposition à sa passagère mais celle-ci lui tourne à nouveau le dos et interroge :
— On arrive quand chez les Arumbayas ?
Un peu déconfit de la voir changer de sujet, le pilote réfléchit un instant et consulte sa montre.
— Il nous resterait une petite demi-heure de navigation mais comme il va faire nuit dans une heure, on va s’arrêter d’ici peu, s’installer, dîner et bivouaquer pour la nuit. Je préfère aborder les Arumbayas tôt le matin, tant qu’ils sont à peu près clairs encore. On repartira aux aurores… si vous ne dormez pas trop longtemps !
— Aucun risque avec le vacarme que font les ...
... singes et les oiseaux dans la canopée !
Le barreur baisse le régime du moteur alors que sa passagère, enjambant les sacs marins et jerricans d’essence et autres paquets entreposés au milieu de la pirogue, revient vers lui :
— Je reviens car je ne vais pas passer mon temps à hurler pour me faire comprendre ! Trop fatigant !
Assise à côté de son guide, les coudes sur ses genoux et le visage entre ses mains, Cassandra paraît soucieuse :
— Dites-moi Diego, pourquoi personne ne voulait me conduire chez les Arumbayas ? Et pourquoi vous, vous avez accepté ?
L’homme, qui louche sans vergogne dans le décolleté de sa voisine, réfléchit un tout petit instant avant de répondre :
— Ces Indiens ne sont pas très accueillants en fait. Un peu ravagés par l’alcool, plutôt et même carrément dégénérés, ils sont assez imprévisibles et bagarreurs. Les blancs évitent leur contact. Alors pourquoi, moi, j’ai accepté ? Primo, pour l’argent bien sûr, deuxio, parce que cette pirogue n’a jamais eu le bonheur de transporter une aussi jolie femme que vous et tertio, mais ça vous vous en êtes peut-être rendu compte, ajoute-t-il en riant, parce que je suis noir… et les Indiens, qui prêtent des pouvoirs magiques aux blacks, voire, nous prennent pour des dieux, nous craignent et nous respectent !
— Heu… Vous n’êtes pas vraiment noir vous. À moitié seulement. Latte macchiato !
— Alors, disons que je ne serai qu’un demi-dieu pour eux, conclut Diego en riant, c’est déjà pas mal ! Mais, si vous ...