Laurie et moi
Datte: 13/07/2019,
Catégories:
fh,
jeunes,
amour,
init,
nostalgie,
amourdura,
prememois,
Auteur: Olivk, Source: Revebebe
... l’une ou l’autre truite qu’on a fait griller sur un feu de bois, le matin on se lavait dans la rivière glacée… le bonheur absolu, loin de tout ! Et puis, le quatrième jour vers la fin de l’après-midi, alors qu’on traversait un éboulis très raide sur un sentier à peine assez large pour poser un pied, j’ai glissé et dévalé la pente. Quelque chose en moi s’est cassé dans une douleur fulgurante, juste après ma tête a tapé contre un rocher et j’ai perdu connaissance. Quand je suis revenu à moi, Laurie était penchée sur moi et me regardait, en larmes. Je sentais de l’eau glacée sur mon visage, elle épongeait mon sang avec sa serviette devenue toute rouge et je me suis dit qu’elle était bien brave, elle qui détestait la vue du sang. Ma jambe me faisait atrocement mal et quand j’ai voulu regarder, elle a posé sa main sur mes yeux et m’a dit d’une voix chevrotante :
— Faut pas regarder, Tom… c’est pas beau du tout. Il te faut des secours le plus vite possible. Dis-moi comment tu te sens ?
Je ne savais pas trop. J’avais mal, j’avais peur. Elle a repris :
— Écoute, voilà ce qu’on va faire. Je pense que j’ai pu ralentir les saignements avec mes bandages, mais personne ne va passer ici et il y a du réseau nulle part. Je vais aller aussi vite que je peux au village qu’on a passé ce matin et je vais revenir avec les secours. Tu dois tenir bon, OK ? Tu peux faire ça pour moi mon Tom ?
J’ai acquiescé de la tête, elle a posé un long baiser sur mon front puis a détalé en me ...
... laissant avec de l’eau, à manger et la lampe de poche. Elle m’avait calé tant bien que mal pour que j’aie une position supportable et m’avait bien couvert avec le plaid. J’ai pleuré comme un gosse, de douleur et de peur, mais pas uniquement. J’ai pleuré de bonheur en pensant à Laurie, à la chance infinie que j’avais de l’avoir, à combien je l’aimais, et de fierté devant le courage sans limites dont elle faisait preuve. Je ressentais sa peur à elle, je la voyais courir des heures à travers la forêt à en cracher ses poumons, terrifiée à l’idée d’arriver trop tard et meurtrie par l’angoisse de m’avoir laissé seul.
La nuit était tombée depuis un moment quand j’ai vu des lumières au loin. J’ai cru d’abord que je rêvais : les lumières dansaient littéralement dans le ciel. En fait il y en avait trois : un rayon blanc qui se promenait dans toutes les directions et deux lampions rouge et vert qui clignotaient, c’était très joli. Puis la lumière blanche s’est fixée sur moi et j’ai été aveuglé. Il y a eu beaucoup de vent et quelque chose de sombre est tombé vers moi. On m’a lentement emballé dans une sorte de sac rigide puis soulevé, et tout s’est mis à bouger. Puis j’ai vu qu’il y avait des gens autour de moi. Ils étaient habillés en rouge et s’affairaient avec des tubes et des bandages. J’ai voulu demander où était Laurie mais une des personnes m’a dit quelque chose que je n’ai pas entendu et a posé sa main sur mon front. J’ai senti un contact bienveillant, maternel, et je me suis ...