1. Sorcière ?


    Datte: 25/04/2024, Catégories: ff, religion, fsoumise, humilié(e), contrainte, nopéné, donjon, attache, nonéro, historique, sorcelleri, historiqu, Auteur: Olaf, Source: Revebebe

    ... fut-ce devant le manque de preuves. Par ses mœurs dissolues, cette femme se dresse contre l’Église. Rien ni personne n’empêchera Cornelius d’être le rempart dont elle a besoin pour que la volonté divine s’accomplisse.
    
    Le 11 juin 1593, dans la matinée
    
    Les deux gardes amènent Justine devant Cornelius en la portant. Des traces de coups sont visibles sur son visage et ses membres. Du sang coule le long de ses cuisses.
    
    — Tu es ici devant moi, représentant de l’église et de l’Inquisition, sous accusation de mœurs dissolues, subsidiairement de sorcellerie. Qu’est-ce que ce sang sur tes cuisses ? As-tu tes jours de femme ?
    — Non, mon père.
    — Alors quoi ? Et d’abord es-tu encore vierge ?
    — Non, mon père.
    — Tu avoues donc avoir pratiqué l’acte de chair hors mariage ?
    — J’ai été souillée à l’âge de six ans par un manant dans la ferme de mon père. Puis régulièrement par mon frère depuis l’âge de dix ans, murmure-t-elle d’une voix monocorde.
    — Qu’est-il advenu de ce vaurien ?
    — Il est mort à la guerre.
    — Et ce sang ? Si ce ne sont pas tes jours, qui t’a fait ça ?
    — Dieu les connaît et ils seront châtiés par sa main, si telle est sa volonté. Je n’en dirai pas plus. Je ne veux pas ajouter de malheur au malheur.
    — En ce qui concerne ton affaire, je lis dans les actes du procès que tu as refusé d’avouer tes crimes sous la question ordinaire. Entre-temps, Armelle a avoué ses fautes et nous a juré que c’est toi qui l’avais initiée aux jeux saphiques. Qu’as-tu à dire ?
    — ...
    ... Armelle est pure, tout comme notre amitié.
    — Donc elle ment ? Dois-je la soumettre à la question pour connaître enfin la vérité ?
    — Utilisez ses dires contre moi, mon père, et que la volonté de Dieu soit faite. Mais je vous en supplie, épargnez-la.
    — Alors, avoue !
    — Je ne peux avouer ce qui n’est pas.
    — Sais-tu ce qui t’attend ? demande le prêtre d’une voix soudain moins assurée.
    — Je suis une bonne chrétienne, respectueuse des commandements de l’église et des saintes Écritures. Je n’ai jamais pratiqué la sorcellerie.
    — Ne me force pas à te remettre à nouveau entre les mains des bourreaux. Je te le demande comme un père, comme un confesseur bienveillant. Justine, ma fille, avoue tes péchés et tes tourments seront abrégés.
    
    Dans un effort presque surhumain, Justine arrive à redresser la tête. Elle accroche le regard du prêtre. Il ne peut éviter d’y voir la terreur qu’inspirent ses menaces de torture, mais aussi quelque chose de beaucoup plus fort.
    
    Son amour pour Armelle est profond et sincère. Justine est habitée par une foi inébranlable, mais aussi par la certitude de n’avoir pas transgressé les lois divines. Celles de l’Église, qui est le fait des hommes, peut-être, mais pas celle de Dieu, qui aime tous ses enfants de la même manière, hommes ou femmes.
    
    Son regard montre à quel point elle est convaincue qu’elle n’a agi que par amour, sans commettre d’abomination, même si les hommes s’acharnent à empêcher tout élan du cœur ou du corps d’une femme dès qu’ils ne ...
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