L'Escapade de Dracula - Histoires de Sexe

L'Escapade de Dracula

... abrutis de villageois, ils pensent que je brûle à la lumière du jour… Non, c’est juste que mes pouvoirs s’amoindrissent puisque je suis une créature de la nuit. Le jour, je prends une apparence et je ne peux en changer, mais la nuit, à la faveur de la lune, je peux à loisir devenir brouillard, chauve-souris, homme. Un vampire, en somme.

Mais le must du plus grotesque de ces croyances à la mords-moi le nœud, c’est l’ail ! Qu’est-ce que cela me fait rire ! Les gens se sentent à l’abri parce qu’ils embaument leur maison de gousses d’ail un peu partout. Ça pue, c’est tout. Ça aurait tout autant d’effet s’ils foutaient du poireau. J’ai horreur de l’odeur du poireau. Même lorsque j’étais un être humain tout ce qu’il y a de plus traditionnel, tu ne m’aurais jamais vu boulotter du poireau. Beurk !

Bon… Allez, je vais sortir, je vais m’aérer, je vais aller un peu plus loin que le village cette fois. J’ai bien un carrosse mais comme je ne le lave pas, il est trop cradouille, je vais prendre un de mes chevaux.

Mes chevaux sont maudits également – ce qui m’arrange, ceci dit en passant, parce que les animaux ont une trouille bleue de moi tandis que mes purs-sangs ont autant de jugeote qu’une amibe, mes étalons ne diffèrent pas vraiment d’un steak avec des réflexes.

Je me demande bien ce qu’ils ont fait, eux, pour être maudits par le grand muet… Mais bon, passons, je sais, c’est moi le méchant, et l’autre, là-haut, c’est le gentil. Merci, j’ai compris… Les voix du seigneur ...

... sont impénétrables… C’est pratique ça… Nan, mais j’te jure !

J’attelle ma noire monture, m’enveloppe dans ma grande cape noire, et je suis parti vers le nord, direction la Transylvanie… Les Carpates n’offrent pas de routes confortables ni aisées, je vais mettre une plombe à traverser ces montagnes et le temps n’est pas au beau fixe, on approche tout doucement de l’hiver…

Je ne me lasserai jamais de ces magnifiques décors, je vis probablement dans la plus belle partie de la terre et je défendrai encore et toujours ces territoires des ennemis.

Quelques heures plus tard, après avoir par cent fois risqué de me casser la pipe dans un ravin ou sur un aplomb, j’arrive enfin dans la ville d’Alba Carolina, une grande citadelle, plus forteresse que ville, d’ailleurs.

Je suis pourtant incognito mais les gens se détournent à mon passage, les chiens me grognent dessus, les chats s’enfuient, seuls les rats ne se préoccupent pas de mon arrivée. J’imagine que ce doit être à cause de mon pur-sang noir aux yeux rouges de sang… Il doit faire peur.

Lorsque je suis incognito dans les villes sous l’apparence d’un homme ordinaire, je me tiens au parfum de l’actualité et tout le monde ne jure que de l’Angleterre, l’Angleterre par ci, l’Angleterre par là… S’il y a bien un endroit où je n’irai pas, c’est bien dans cette perfide Albion… Il y fait moche, la végétation est moche, les gens sont moches et leur langue est moche.

Il est déjà tard, je sens ma puissance revenir comme un ...