Clémence, premiers émois - Histoires de Sexe

Clémence, premiers émois

... plusieurs secondes pour reconnaître sous la longue chevelure brune la soubrette au crâne rasé qu’elle avait quittée la veille au soir. Elle remercia pour l’information d’une voix endormie et déclina d’une main distraite la proposition d’assistance. Sa première pensée claire fut de se demander si le harnais punitif contraignait toujours le sexe de Jenny. Mais celle-ci s’était déjà retirée, ne lui laissant que le regret d’avoir refusé une aide qui eut pu s’avérer plaisante et l’ignorance du lieu où elle était invitée à se rendre.

La robe qu’elle avait portée pour le souper était sale et chiffonnée. Il n’y avait pas de linge de rechange dans la chambre, comme elle le constata après sa douche, ni de moyen d’appeler pour se renseigner. En désespoir de cause, elle s’enroula dans le drap de bain et partit à l’aventure, espérant du hasard qu’il la mette sur le bon chemin.

Sans trop savoir comment, elle trouva celui de la cuisine où elle surprit Clémence en blouse, s’affairant aux fourneaux.

— Pardonnez-moi, Madame, s’excusa la Cuisinière en se dévêtant en hâte. Madame Eve a exigé que j’expose ma nudité jusqu’à midi. J’ai honte que vous m’ayez vue habillée.
— Oh, vous pouvez garder votre blouse, voulut la rassurer Colette. Cela ne me gêne pas et sans elle vous risquez de vous brûler.
— Madame Irène me punirait si je désobéissais à un ordre de notre Maîtresse, Madame. Mais vous avez tout à fait le droit de vous moquer de mon corps si sa vision vous choque.
— Voyons, ...

... Clémence ! Après ce que nous avons vécu ensemble hier soir ? Vous n’y pensez pas !
— Vous êtes bien aimable, Madame. Je vous remercie pour votre indulgence.
— C’est moi qui dois vous remercier ! J’ai mis en pratique le conseil que vous m’avez donné en nous séparant, savez-vous ? J’ai très bien dormi, confia Colette avec un sourire complice.
— J’en suis heureuse, Madame.
— Et j’ai conservé votre souvenir sur ma bouche jusqu’à ce matin…
— Vous me flattez, Madame. Je suis touchée que vous ayez pensé à moi en vous caressant. Comment puis-je vous être encore utile ?
— En me permettant de prendre mon petit-déjeuner ici. J’ai l’impression qu’il n’y a que nous deux dans la maison, ajouta Colette.

Tout en disposant bol, assiettes et viennoiseries, Clémence lui expliqua que Madame Eve et Madame Gwladys étaient parties tôt à l’Etude, et qu’Issa et Jenny s’entraînaient dans la salle de sport.

— Madame Irène fait travailler Aloïse à l’extérieur, acheva-t-elle. Madame prendra du thé, ou du café ?
— Du café, merci. Tenez-moi compagnie, s’il vous plait. Cela me gêne de vous voir me servir.

Clémence protesta d’abord que c’était son travail puis finit par céder après avoir consulté la pendule. S’accorder un moment de repos en satisfaisant la demande d’une invitée ne serait pas déroger aux règles de la maison, concéda-t-elle. Elle accepta volontiers de partager le café et d’échanger quelques propos sans importance. Elle éluda par contre chaque question sur son passé et les ...