Adeline, Yannick et Patricia - Histoires de Sexe

Adeline, Yannick et Patricia

... près propre.
— C’est que, je ne suis pas présentable. Dans le duvet, je dors toujours à poil. Là, vous avez de la chance, j’ai gardé un slip.
— Et vous n’avez pas froid ?
— Non, j’ai même eu trop chaud. C’est le meilleur moyen d’avoir bien chaud : être nu dans le duvet !
— Ah bon ? Ça ne fait rien, ma mère n’étant pas là, je vous accepte tel quel.

Timide et réservée, mais plutôt drôle, la Miss. Un café délicieux, des tartines de pain dur grillées, comme faisait ma mère, avec du beurre salé et de la confiture. Oui, je sais, ça paraît bizarre, mais je ne vous dis qu’une chose : essayez ! Elle me raconta que l’ancien directeur avait une épouse très malade qui faisait de fréquents séjours à l’hôpital et donc qu’il avait dû négliger un peu le ménage depuis des années. Elle se proposa de venir m’aider. J’enfilai tout de même un short et un T-shirt, et commençai le nettoyage. Elle vint me rejoindre quelques instants plus tard dans le même accoutrement et avec son propre matériel. Vers treize heures, je lui proposai de l’emmener déjeuner en ville, elle refusa et me dit avoir des pizzas au congélateur qu’on pourrait partager. Pourquoi pas ?

— Vous savez quoi ? lui demandai-je. J’ai envie d’aller chercher un pot de peinture et un rouleau et de barbouiller l’horrible papier à fleurs du salon.
— Bonne idée. Allez-y, moi je vais nettoyer la salle de bains.

Vers dix-sept heures, un peu maculé et en nage, j’avais recouvert tous les murs de blanc, d’une de ces nouvelles ...

... peintures monocouches, étalée grassement. Ma foi, l’endroit devenait vivable. Je partis à nouveau pour récupérer le fourgon que j’avais retenu afin de rapporter mes meubles le lendemain. Ils ne peinaient pas parce que, quand mon départ fut connu, nombre de parents préférèrent inscrire leurs enfants dans de plus gros bourgs voisins, au grand dam du maire du patelin. Du coup, l’inspection avait fermé l’école et mes meubles ne gênaient personne. Quand je revins, Adeline terminait de lessiver le sol du couloir à reculons. J’avoue qu’elle n’avait pas que le minois de joli à regarder, et ce qu’elle offrait à ma vue était fort galbé et attirant.

— Allez, ouste, on n’entre pas avant une demi-heure. Entrez chez moi, c’est ouvert.
— Attendez, je ne vais pas squatter chez vous à longueur de journée. Cette fois, on prend une douche et je vous emmène dîner.
— Ah non, je suis trop crevée. Ce soir, ce sera salade composée, ça vous va ?
— Tout me va après le régime kényan.
— En fait, ne perdez pas de temps en invitations, ce sera toujours non. Je vous explique : je ne souhaite pas courir le risque d’être vue au restaurant avec un homme, si vous voulez tout savoir…
— Ah, procédure de divorce ?
— Ha ha ! Non. J’ai une famille, disons… plus que stricte, et je perdrais mon temps à leur expliquer que j’étais avec un collègue qui n’a pas encore emménagé, en tout bien tout honneur. De toute façon, ils ne me croiraient pas.
— À notre époque ? J’hallucine. De fervents catholiques ?
— Pire. ...