Adeline, Yannick et Patricia - Histoires de Sexe

Adeline, Yannick et Patricia

... évidemment…
— Une fois, alors qu’ils étaient tous éméchés, un de ses copains m’a mis la main aux fesses avec un commentaire graveleux. Je l’ai giflé instantanément. Vous savez ce qu’il m’a dit ? « Eh, doucement, ça va pas la tête ? Tu pourrais être un peu plus cool avec mes potes. Arrête de faire ta mijaurée ! » Peut-être aurait-il fallu que je devienne la nana du groupe et finir en tournante. Il n’a aucun respect pour moi. Je suis sortie en claquant la porte et j’ai attendu qu’ils soient tous partis, cachée sous un porche. C’est depuis ce jour qu’il ne se passe plus rien entre nous.
— Eh bé ! Mais comment avez-vous échoué avec lui ?
— Banal. J’avais une copine dont le mec était militaire, avec Yannick. On a fait connaissance dans une soirée. C’était le meneur, le plus drôle, le plus gonflé et moi j’étais la plus timide, la plus renfermée, en plus je venais de perdre ma mère. Mais il a déclaré que j’étais la plus belle et que j’étais faite pour lui. Il m’a fait son show en public, je ne savais plus où me mettre. J’ai pensé qu’en mettant ma bouche sur la sienne, c’était le meilleur moyen de le faire taire. Et voilà. Il m’a amusée au début avec ses folies, une semaine plus tard nous étions pacsés. Mais la suite fut moins simple et moins sympa. Enfin, je ne veux pas… Vous êtes son père et…
— Oui, alors je suis son père adoptif et, croyez-moi, c’est la plus grande erreur de ma vie. Depuis son arrivée parmi nous, la vie s’est transformée en enfer. Et si vous êtes là ...

... aujourd’hui, c’est bien pour respecter la dernière volonté d’Adeline.
— Vous aviez une femme exceptionnelle, je crois. C’est ce que dit Yannick dans ses rares moments de lucidité. Il a quand même été très choqué par son décès.
— Exceptionnelle, je ne sais pas, je ne suis pas impartial, je l’aimais trop. Mais il est vrai que je n’ai pas vécu avec elle tout le bonheur paisible que j’espérais, et en grande partie à cause de Yannick. Et ne me dites pas ce qu’il pense de moi, je dois être un monstre à ses yeux.
— Pas du tout, je crois même que vous êtes la seule personne au monde qu’il respecte parce que vous avez eu le courage de le frapper et de le mettre K.O. D’ailleurs, c’est bien simple, depuis que nous vivons ici il se tient tranquille, il ne me cherche plus de noises et ne fait pas de scandale. Ses frasques, il va les faire ailleurs.
— Ses frasques ? Vous voulez dire ses soirées entre copains ?
— Ça et puis le reste. Vous croyez que c’est quelqu’un qui va se passer de baiser parce que sa femme se refuse à lui ? Quand je m’en suis aperçue, il m’a dit que c’était bien de ma faute, que je l’avais bien cherché.
— Mais pourquoi vous restez avec lui, alors ?
— Comment voulez-vous que je fasse ? Les dettes, elles sont pour tous les deux. Alors sans toit, sans boulot et avec des dettes par-dessus le marché, qu’est-ce que je peux faire ? Je suis coincée. Mais c’est vrai que depuis que je suis ici, ça va beaucoup mieux. Je me sens protégée.
— Tant mieux, j’aurais au moins servi à ça. ...