L'après-midi d'un faune - Histoires de Sexe

L'après-midi d'un faune

... Et si tu tardes, ce ne sera pas dans l’entrée de l’appart que ça va se passer, mais dans la chambre à coucher…

Sans plus réfléchir, Téo se précipite dans l’escalier, descend les marches deux par deux et se retrouve dans la rue. Panique. Ne sachant plus où donner de la tête, il part en courant dans une direction au hasard, se disant bien qu’il finira par trouver une banque un sur son chemin. Il voit là-bas l’écureuil épargnant. Quelle idée de confier ses provisions à un écureuil, se dit-il. Il introduit sa carte ; code erroné ! Il recommence, c’est le trou de mémoire. Il voit déjà Julie se diriger vers leur chambre et ce grand type à l’allure de voyou lui emboîter tranquillement le pas avec pour projet de lui emboîter le reste. Il ferme les yeux, il se ressaisit. Il tire cinquante euros et retourne à l’immeuble du plus vite qu’il peut.

Il escalade les escaliers quatre par quatre. Mais là, nouvelle embûche : Madame Picot, leur voisine de palier. L’octogénaire à pardessus gris indissociable de son caddy à trois roulettes rotatives toujours plein à craquer, peine à remonter ses commissions.

— Téo, mon garçon, cela me fait plaisir de vous voir, fait-elle d’une voix chancelante. J’étais justement en train de me dire que j’ai peut-être un peu exagéré sur les bocaux de monsieur Plantier et sur ses boîtes de pâtée pour mon Mistigri. Quel petit goinfre celui-là, il a tout le temps faim !
— Ne vous inquiétez pas, Madame Picot, je vais vous aider à remonter votre caddy, dit ...

... le malchanceux Téo, essayant de tirer d’une marche à l’autre l’objet bourré à en faire craquer les coutures.

Arrivée avant lui sur le palier, Mme Picot s’exclame :

— Ha, vous aussi vous avez des soucis avec votre porte d’entrée, la mienne coince tout le temps, mais heureusement le serrurier est là pour réparer… J’ai oublié mes lunettes, excusez-moi, je ne vois pas clair, votre amie essaie de l’aider, mais elle ne devrait pas, il faut laisser faire les professionnels…

Il se retourne ; la porte de l’appartement est grande ouverte. Dans l’obscurité de l’entrée, il distingue la silhouette du livreur qui tient à deux mains la tête de Julie et lui donne de grands coups de bassin dans la bouche. Paniqué, Téo repose le caddy pour immédiatement s’empresser d’aller refermer la porte, ne laissant que sa tête dépasser de l’embrasure :

— Vous avez bien raison, je vais vite aller les rejoindre pour le leur dire de suite. Merci, madame Picot, au revoir Madame Picot ! répond-il en refermant la porte derrière lui.
— Tu en as mis du temps ! lui lance Julie en se relevant. Je crois bien qu’avec la deuxième pizza offerte la première sera aussi gratuite ! Tu voulais que je joue à faire la nymphe ? Te voilà exaucé. D’ailleurs, tu ne trouves pas qu’il fait un peu faune avec ses cheveux bouclés et son petit air de badboy ? Grave, moi je trouve que si, mais en plus sexy ! Tiens, je suis sûre qu’il est bien mieux sans son survêt »… Tiens, voyons ce qu’il y a là-dessous…

Julie passe ses ...