1. Les nuits d'Afrique #2 - Tanguieta


    Datte: 20/03/2024, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Lookingforvenus, Source: Hds

    ... sourds mais que je ne peux malgré tout réfréner. Discrètement, elle pénètre à son tour dans la salle de bain, tire le rideau, me surprend en pleine action et, d’un regard, m’engueule presque : pourquoi ne m’as-tu pas demandé ? Le plus souvent, sa main prend le relais, elle savonne le membre durci, le rince et le prend en bouche. C’est comme ça qu’elle l’aime : dur, excité et savonneux.
    
    Ça, c’est notre vie de jeunes bobos parisiens, branchés quasi-quotidiennement sur le sexe dans nos petits studios mal isolés (pauvres voisins…). Mais, à présent, nous sommes à Tanguieta, Bénin, livrés à des conditions difficiles, souhaitant vivre une aventure authentique, c’est difficile pour chacun, nous faisons de notre mieux pour nous entraider, mais nous n’avons plus trop la tête aux chevauchements et aux délices buccaux. Tout au plus, quand elle voit mon sexe en érection (il fait si chaud et nous dormons nus), elle ne résiste pas à l’attraction d’une petite branlette rapide, elle sait que je ne peux m’en passer et préfère me masturber plutôt que j’aie à m’en charger moi-même. Je me laisse faire mais peine à lui donner en retour, nos corps sont anesthésiés par cette chaleur plombante, nos peaux sont liquides, ma sueur m’accompagne du matin jusqu’au matin. J’ai peur d’offrir à mon amoureuse des arômes nauséabondes, sortant de ma bouche, de ma peau, mon sexe est sale, mon ventre est liquide, de l’extérieur comme à l’intérieur, les diarrhées succèdent aux diarrhées, les fièvres aux ...
    ... fièvres. Marine reste trois jours couchée, assommée par un puissant palud, ses yeux sont vitreux, son corps est amaigri, je la veille trois jours soucieux de l’hydrater et de maîtriser sa fièvre, en vain. A peine remise, ma gourmandise me condamne à vivre avec de vilains amibes, je suis pris de spasmes intenses qui me tordent de douleur, je monte aussi en température, de manière spectaculaire, Marine est là à son tour, douce, patiente, attentive. Je dors beaucoup et quand je me réveille, je la vois un peu floue, je lui adresse des mots sans queue ni tête qui parlent de sentiments très forts. Signe de ma faiblesse, j’ai perdu jusqu’à l’envie de baiser et de fait, je ne bande plus pendant quelques jours, une première depuis que je ne suis plus un enfant. Enfin, la maladie bat de l’aile, je retrouve l’envie de me lever, de sortir dans la rue, et même de manger.
    
    Marine ne s’est jamais plainte, mais elle a pris sur elle. De mon côté, j’ai besoin de repos, mais aussi de me remplumer, je ressors amaigri d’une telle épreuve. D’un commun accord avec notre ONG, nous nous octroyons quelques jours de vacances, dans un hôtel pour touristes blancs, en mal de safari. Presque du luxe. Après avoir partagé le quotidien de nos frères béninois pendant près de deux mois, nous avons besoin de nous retrouver dans le confort d’une chambre d’hôtel, ventilée, avec au centre une piscine, quelques transats et un personnel aux petits soins. Nous nous sentons un peu coupables de déserter le mode de vie ...
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