1. Quand la pression monte


    Datte: 14/03/2024, Catégories: couple, confession, Humour Auteur: Jimmychou, Source: Revebebe

    ... moins que vous ayez l’outrecuidance de prétendre que c’est ma présence dans la pièce qui en est à l’origine.
    — Rassurez-vous, Chérie. C’est un reproche que je ne pourrai vous adresser, car il y a bien longtemps que vous ne me procurez plus aucun émoi.
    — J’aurais vraiment été étonnée du contraire. Alors ? Mon ami, allez-vous oui ou non cracher votre bile et me révéler enfin ce qui vous rend si fébrile ?
    — Je le ferai, mais à la condition que vous me promettiez de m’épargner vos sarcasmes si mon explication vous semble infondée voire simplement désolante.
    
    Bérénice me jette un regard méfiant avant de se prononcer.
    
    — Mon pauvre ami. Je me demande si vous finirez par grandir un jour. Mais soit, vous avez ma parole : je garderai mes réflexions pour moi, même s’il s’avère que la cause de votre énervement me semble particulièrement pathétique.
    — Très bien. Comme je vous le rappelais lors de notre échange impromptu, il m’arrive de temps en temps de proposer quelques récits sans prétention à un public généralement bienveillant et friand d’histoires légères.
    — Je l’ai bien compris et je ne vois toujours pas le rapport avec cette tension qui vous étreint depuis le début de la soirée.
    — Certes. Mais vous ignorez que les nouvelles proposées par les écrivains alimentant le site font…
    — Qu’êtes-vous en train de raconter ? Quel est ce site dont vous parlez ?
    
    Je fais de mon mieux pour masquer mon agacement avant de répondre à Bérénice.
    
    — Je suppose que vous avez compris ...
    ... que les nouvelles que j’écris à mes heures perdues sont destinées à être lues par des lecteurs.
    — Ne me prenez pas pour une imbécile, Henri !
    — Loin de moi cette idée, ma chère. Vous admettrez donc aisément que ma prose doit faire l’objet d’une publication avant d’être disponible.
    
    Bérénice s’abstenant de m’interrompre, je poursuis mon explication.
    
    — Or, de nos jours, il existe un média économique et simple d’accès permettant aux émules anonymes du marquis de Sade de proposer leurs récits au monde entier. Vous l’avez bien sûr compris : il s’agit d’Internet et plus particulièrement des sites spécialisés qui mettent à la disposition d’écrivaillons plus ou moins doués une tribune pour partager le fruit de leur imagination.
    — Je ne vous savais pas si calé dans les technologies numériques, mon ami.
    — Je vais vous décevoir, mais ces plateformes sont accessibles à n’importe quel abruti ayant déjà eu l’opportunité de rédiger un mail.
    — Vraiment ? Dans ce cas, poursuivez votre exposé.
    
    Je jette un regard distrait à Bérénice avant de reprendre le fil.
    
    — Comme j’allais vous l’expliquer avant que vous m’interrompiez avec virulence, parmi les lecteurs assidus du site, il en est certains qui ont des velléités critiques assez prononcées. Et quelques membres de ce groupe faisant fi de la courtoisie propre aux gens bien nés ne se privent pas de massacrer sans retenue, voire dans quelques cas, avec une animosité non feinte, les écrits qui ont l’heur de leur déplaire.
    
    Bérénice ...