1. Quand la pression monte


    Datte: 14/03/2024, Catégories: couple, confession, Humour Auteur: Jimmychou, Source: Revebebe

    — Mon ami, vous me semblez quelque peu fébrile ce soir. Qu’est-ce qui peut bien motiver ce comportement si inhabituel de votre part ?
    — D’après vous, ma chère ?
    — J’aurais tendance à croire que vous êtes en proie à une certaine anxiété que vous avez du mal à maîtriser.
    — Vous me connaissez si bien, ma mie. Vous lisez en moi comme un agrégé de littérature parcourt les pages de Oui-Oui. Avec une aisance et une désinvolture stupéfiantes.
    — Je vais finir par croire que c’est vous qui avez abusé des stupéfiants. Après toutes ces années, je pensais que vous aviez compris que j’apprécie peu qu’on rie à mes dépens.
    — J’ai sans doute assimilé certaines parcelles de votre personnalité, mais par bien des aspects, vous restez un mystère pour moi, votre époux depuis trente ans.
    — Voilà une analyse pertinente. Je ne peux en effet que me lamenter de votre incapacité à me faire jouir lorsque, pour satisfaire une libido qui m’a toujours semblé un peu trop exubérante, vous vous entêtez à vouloir me sziter.
    — Je ne suis pas sûr que ce terme pour qualifier l’acte sexuel soit bien adapté au discours d’une honnête femme.
    — Soit ! Allons-y pour niquer ou fourrer si vous préférez. Il n’empêche que vous n’avez toujours pas localisé mon point G. et il a bien fallu que j’en prenne mon parti. Vous êtes un amant réellement désespérant, et croyez bien que si j’avais pensé que le fait que vous me troussiez à couilles rabattues ait pu faire d’une Rossinante un étalon digne de ce nom, je vous en ...
    ... aurais volontiers fait la demande en ces termes imagés.
    — Une opportunité que j’aurais sans doute pu saisir, si lors des préliminaires à nos rares coïts passés, vous aviez manifesté un peu plus de chaleur qu’un glaçon dérivant au pôle Nord en plein mois de janvier.
    — Henriii !
    
    Le hurlement de Bérénice me tire de ma torpeur et interrompt brutalement mes divagations intérieures.
    
    — Oui chérie ?
    — Je vous ai posé une question, que j’ai répétée à plusieurs reprises. J’aimerais bien obtenir une réponse.
    
    Je prends quelques secondes pour évacuer la cascade de pensées contradictoires qui est en train de submerger mon esprit, ce qui permet à mes souvenirs immédiats de se rappeler à ma mémoire.
    
    — Bien sûr. Vous vous inquiétez de mon apparente fébrilité. Et je vous en sais gré.
    — Alors ? Puis-je enfin savoir ce qui vous perturbe ainsi ?
    — Eh bien, comme j’ai pu vous l’indiquer à l’occasion, je consacre une partie de mon temps libre à l’écriture de nouvelles que certains bien-pensants pourraient qualifier un peu vite de grivoises.
    — En effet, vous m’avez déjà parlé de ce passe-temps que, sois-en dit en passant, je trouve un peu puéril chez un homme ayant dépassé la cinquantaine.
    — C’est votre droit, mais j’y trouve néanmoins quelques satisfactions. Et je vous avouerai que cet exercice m’offre parfois l’opportunité d’oublier certains côtés moins plaisants de mon existence.
    — Puisque vous le dites. Mais du coup, je comprends de moins en moins les raisons de votre trouble. À ...
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