Mahoko - Histoires de Sexe

Mahoko

... grand-peine un brancard sur lequel repose le gros homme, branché de partout.

— Attendez, jappe-t-il en me voyant. Jérôme, va chercher le dossier qui est sur mon bureau… !

Je le lui rapporte, il me demande un stylo et le signe. Il me donne les pleins pouvoirs sur l’entreprise jusqu’au prochain Conseil d’Administration, dans deux mois. Il a préparé sa sortie, le bougre. Nous regardons le véhicule blanc s’éloigner dans l’allée.

— Alors ? C’est cette Chinoise qui t’a mis le grappin dessus, attaque Amanda ?
— D’abord, elle n’est qu’à demi japonaise, eurasienne. Ensuite, elle ne m’a lancé aucun grappin, mais j’avoue être très sensible à ses charmes.
— Pfff… Et moi, alors ? Je ne compte plus ? Mais ma fripounette meurt de faim, elle a faim de toi. Allez, viens lui donner un peu à manger.
— Là, maintenant ?
— Ben oui, on est seuls, non ?
— Tu n’as donc aucun respect pour ton mari, aucune compassion. Saute dans ta voiture et va à son chevet, au moins lui prouver que tu tiens un peu à lui. Allez, salut !

Les Japonais sont là, Édouard aussi. Non pas qu’il aille franchement mieux, mais il tenait à être là un bref instant. Il s’est fait amener dans un fauteuil roulant, des tuyaux d’oxygène dans le nez, ce qui lui évite protocole et courbettes. Il s’excuse de son état, justifie la brièveté de sa présence et me délègue officiellement le pilotage de la visite. Mahoko traduit et dirige le petit groupe vers les bureaux. Je raccompagne Édouard jusqu’à son ambulance.

— ...

... Alors c’est elle, demande-t-il lui aussi ?
— Oui, pour ne rien te cacher.
— Elle a l’air très très bien, elle me plaît beaucoup. Ferre et mets le frein du moulinet, Jérôme, elle a déjà mordu à l’hameçon, ça se voit dans ses yeux quand elle te regarde. C’est une superbe prise, ne la laisse pas filer… !

La visite se déroule parfaitement. Ils sont impressionnés par notre PC bourses, mais surtout par le comportement des employés qui semblent très autonomes et ne font pas qu’obéir aux ordres. J’explique mon mode de management et notre façon de fonctionner en équipe, insistant sur l’avantage qui permet, chacun étant au courant de tout pour un même dossier, d’être interchangeables en cas d’empêchement. Cela vaut également pour le patron et moi. Eux qui fonctionnent de manière très hiérarchisée sont très impressionnés. Je suis allé les prendre à l’aéroport avec un minibus « Tatayoyo » confortable avec chauffeur. Mais je leur propose une promenade apéritive dans la ville en train de s’illuminer pour aller à pied au restaurant. Ils ont été assis si longtemps qu’ils doivent avoir besoin de se dégourdir les guibolles. Ils acceptent en me demandant toutefois si on ne risque pas d’être attaqués par des voleurs ou des terroristes, fausse idée qu’ils se font de notre pays. Mahoko semble effectuer une traduction parfaite, j’ai presque l’impression de parler à travers elle.

Le dîner les ravit, on le serait à moins, même si au début ils ont à peu près autant de mal avec couteaux et ...